Partout dans le monde, la préservation et le développement du patrimoine sylvestre focalisent l'attention et les efforts des responsables. En plus de son rôle de régulateur climatique et de producteur d'oxygène, la forêt est d'une utilité économique incontestable. En effet, les forêts fournissent le bois qui sert à la fabrication des meubles, du papier et de maisons et maintiennent l'équilibre écologique sans lequel la vie serait compromise... La wilaya d'Oum El Bouaghi dispose de superficies forestières et de maquis suffisamment importants pour lui assurer un avenir prometteur dans les domaines agricole et céréalier. Les forêts couvrent environ 70 000 ha, superficie qui équivaut à presque 11% de la surface totale de la wilaya, soit 7638,12 km2. Toutefois, sur les nouveaux reboisements, tant en plants forestiers qu'en plants fruitiers, les superficies s'en trouvent développées. Par ailleurs, la régénération naturelle de la forêt préserve le patrimoine sylvestre, constitué principalement de pins d'Alep, de chênes, de sapins et d'autres variétés, toutes pouvant supporter de longs mois de sécheresse. N'oublions pas de signaler que le territoire de la wilaya recèle plusieurs dizaines d'hectares de vergers d'oliviers. Ces oliveraies font ces temps-ci l'objet d'intenses soins. Ainsi en est-il pour l'oliveraie d'Oum El Bouaghi et aussi de Meskiana. Dans un passé récent, ces oliveraies fournissaient une grande quantité de fruits, dont une partie sert à alimenter des pressoirs d'huile d'olive. Concernant les forêts proprement dites, ce sont les daïras de Aïn Beïda, de Meskiana, de Aïn Fakroun et de Aïn M'lila qui se taillent la part du lion, avec respectivement 8458 ha 83 ares et 80 centiares pour la première, 19 277 ha, 13 ares et 17 centiares pour la seconde, 1488 ha pour la troisième et 15 859 ha, 86 centiares pour la dernière citée. Meskiana, à elle seule, représente une vaste étendue forestière qui comprend Guern Ahmar (Djazia), Djebel Boutekhma, Fjijet Draâ Snober (Blala) et Mechtab (Meskiana). Pins d'Alep, chêne vert et cyprès constituent les forêts. Il faut rappeler que les régions de Aïn Beïda, de Meskiana ainsi que le canton de Sidi R'ghiss font partie de la forêt domaniale des Haractas, un patrimoine suffisamment riche. Cela sans citer la forêt de Mesloula qui est rattachée à la conservation des forêts de Tébessa. En plus des forêts naturelles, à peu près les 2/3 des régions forestières, il existe des forêts nouvellement créées grâce aux diverses campagnes de reboisement, enclenchées de 1962 à 1987. Néanmoins, il faut reconnaître que la forêt ne peut se régénérer et survivre sans l'effort de l'homme et de son intervention quand cette dernière est menacée dans son entité par l'invasion et la prolifération de la chenille. Pour éradiquer ce phénomène, de nombreuses interventions ont été effectuées au cours de la décennie passée. Un traitement aérien a été opéré au niveau des forêts menacées ou touchées par la chenille, comme ce fut le cas pour les forêts de Aïn Chadjra d'Ezzorg qui font partie de la circonscription de Aïn Beïda. Dans le cadre des Travaux de haute intensité de main-d'œuvre (Thimo), préconisés et soutenus par la Banque mondiale, on parvient à employer des ouvriers soit pour combattre les maladies des arbres, soit pour planter de nouvelles parcelles qui servent de remparts aux forêts naturelles. Les responsables (chefs de circonscription, gardes forestiers) ne lésinent pas sur les moyens pour redonner à la région son cachet originel et sa vocation, celle d'être une zone forestière. A l'heure actuelle, c'est la région de Djazia, dans la daïra de Dhalaâ qui semble le mieux lotie avec 32% de terres boisées. Avec la nouvelle restructuration des terres et les programmes initiés par l'Etat, il est fort probable que le patrimoine forestier recouvre sa vocation pour jouer le rôle qui est le sien, à savoir être producteur de bois et régulateur climatique. Il reste toutefois aux associations écologistes de s'impliquer sur le terrain pour expliquer aux citoyens et surtout aux profanes l'importance de la forêt et ses multiples utilités. Avec leur apport, on peut espérer la relance de l'agriculture sous toutes ses formes et un développement rapide de la campagne qui demeure le seul créneau créateur d'emploi à l'heure où les autres secteurs d'activité battent de l'aile sous l'effet des crises qu'on connaît.