La FAO a lancé, lundi, un appel solennel pour la création d'une alliance mondiale pour la défense des montagnes, les qualifiant de source vitale de biodiversité. Dans une déclaration à l'occasion de la Journée internationale de la montagne, célébrée le 11 décembre de chaque année, la FAO a souligné que la défense et la gestion de la biodiversité dans les régions montagneuses nécessitent une alliance mondiale. Au sein de cette alliance, les organisations internationales, les gouvernements nationaux, la société civile, le secteur privé et, surtout, les populations des montagnes seraient à la fois les gardiens et les bénéficiaires de la biodiversité, estime t- on. Il faut savoir, effectivement, que l'utilisation intensive des ressources naturelles par l'homme met, de plus en plus , en péril ce legs culturel et biologique unique. Des efforts de par le monde doivent être consentis pour sauvegarder le patrimoine forestier et montagneux. Dés lors, le thème retenu pour l'année 2006 de cette Journée mondiale de la montagne est "Gérer la biodiversité en montagne pour une vie meilleure". Un thème qui vise, d'une part, à attirer l'attention sur le rôle crucial des montagnes pour la préservation de la biodiversité et, d'autre part, à promouvoir des initiatives en faveur de la gestion durable des zones montagneuses. Les montagnes apportent une contribution importante à la diversité génétique qui permet de nourrir l'humanité, mais elles sont de plus en plus menacées par le changement climatique et certaines pratiques, notamment le déboisement, l'industrie minière, l'industrialisation et le tourisme. La biodiversité des montagnes est vitale pour la stabilité des sols, l'eau douce, l'alimentation et les plantes médicinales de tout un chacun, a souligné à ce propos un expert de la FAO. Plusieurs cultures, comme les pommes de terre, les tomates et plusieurs espèces de fruits et de noix, ainsi qu'un certain nombre d'animaux d'élevage - moutons, chèvres, yaks, lamas, alpaca - proviennent des montagnes ou ont été largement élevés dans ces régions. Les montagnes sont également importantes car elle sont le berceau de cultures et de traditions. Elles procurent aussi de la nourriture et des moyens d'existence à des millions de personnes. Selon la FAO, des initiatives concertées sont nécessaires pour que les montagnes continuent à remplir leur rôle historique et central dans la vie des montagnards, qu'il s'agisse des habitants des hauts plateaux ou des zones collinaires. A cet égard, il convient d'aménager des zones protégées où les populations locales seraient les gardiennes de la biodiversité, de conserver les paysages là où la biodiversité est conservée dans et autour d'agro-écosystèmes montagneux, souvent aux côtés d'une agriculture intensive mais diversifiée. Les populations locales en leur qualité de gardiennes de leur environnement et de l'unique biodiversité agricole qu'il abrite doivent être sensibilisées pour participer à la préservation de la biodiversité. Ces recommandations concernent autant les pays développés que les pays en voie de développement. En ce qui concerne l'Algérie, beaucoup reste à faire dans ce créneau. Car , en montagne, les incendies et l'érosion hydrique détruisent forêts et sols. Il faut savoir que le patrimoine biologique, algérien est, essentiellement, associé à un espace physique marqué par l'aridité climatique et l'exiguïté des espaces exploitables. Les parcours et les forêts constituent la grande partie, soit quarante millions d'hectares, des espaces destinés aux activités agro-sylvo-pastorales. Le territoire valorisé par l'agriculture, évalué à huit millions d'hectares, est l'apanage d'une diversité de milieux où l'on retrouve une variabilité génétique importante. Il faut dire que les politiques agricoles mises en œuvre dans notre pays depuis le début des années 70 ont appréhendé le développement agricole sans des préalables de consensus et de combinaisons intelligentes pour préserver la diversité biologique. Dans tous les cas de figure, il faudra relever qu'au regard des politiques agricoles et du modèle de planification du développement agricole, adoptés depuis les années 70, les perspectives de valorisation de la diversité des territoires, des ressources biologiques et du dynamisme de la société rurale ont été reléguées au second plan, au profit d'approches marquées du sceau du "productivisme" et du "technicisme" béats dont on mesure aujourd'hui les effets néfastes et dépréciateurs .