Les grévistes du lycée de Bouzina haussent le ton Plusieurs centaines d'élèves, accompagnés de leurs parents, ont tenu un sit-in, hier matin, devant le lycée de la daïra de Bouzina, située à 60 km au sud du chef-lieu de wilaya, puis se sont dirigés vers le siège de la daïra où ils ont manifesté leur mécontentement. Six représentants des protestataires ont rencontré le chef de daïra et ont porté à sa connaissance, selon Ammar Menzar l'un des présents, qu'ils vont endurcir le mouvement si la direction de l'éducation ne leur donne aucune réponse. Pour rappel, ce mouvement de protestation fait suite à la grève entamée dès la première journée de la rentrée scolaire, il y a huit jours, ayant pour principale revendication la création d'une annexe au CEM de la commune de Tagouste (située à 7 km du chef-lieu de daïra) eu égard à la surcharge que connaît le lycée. «Une commission administrative et une autre pédagogique ont d'ailleurs été dépêchées sur les lieux. Elles ont collecté les statistiques et entendu les suggestions émises par l'association des parents d'élèves mais la réponse se fait encore attendre», a souligné notre interlocuteur, qui ajoute que «les 350 élèves du lycée de Bouzina, issus de Tagouste, sont toujours en arrêt de cours, et resteront en grève jusqu'à la résolution du problème». Toujours selon lui, le chef de daïra leur a affirmé que lors d'une discussion avec le directeur de l'éducation, ce dernier lui a assuré qu'il est dans l'incapacité de fournir des enseignants pour l'ouverture de cette annexe. Or, ne serait-il pas préférable que quelques enseignants fassent le déplacement de Bouzina à Tagouste, au lieu que ce soit 350 élèves qui fassent l'inverse ? Sami Methni
Des guichets de l'état civil à l'arrêt Les guichets de l'état civil de l'annexe de Kechida, quartier périphérique de la ville de Batna, sont à l'arrêt depuis le 1er septembre. Hier matin ils étaient encore à l'arrêt, et les riverains ne savent pas à quel saint se vouer. Ils étaient nombreux à faire la queue dans une petite salle qui ne peut contenir plus de 20 personnes, sans espoir d'établir des documents puisque le préposé à la signature, autrement dit le chef de service, est en congé. «Le chef de service est en congé et son remplaçant a pris aussi un congé de maladie», nous ont déclaré plusieurs employées qui nous ont reçu dans un petit bureau où elles se sont confinées par peur de représailles de la part du public. L'une d'elles nous a clairement expliqué que les citoyens s'en prennent aux employées puisque aucun responsable n'est sur les lieux. Une situation kafkaïenne qu'aucun argument ne peut justifier. Mohamed Khenag, P/APC de Batna, est, lui, d'un autre avis: «Il n'a jamais été question d'une aussi longue absence. Il s'agit d'une perturbation qui n'a duré que quelques heures durant la journée du dimanche et c'est dû à la période des congés. Le chef de service étant en congé, son remplaçant a eu quelques empêchements qui justifient son absence.» Des citoyens rencontrés sur les lieux nous ont confirmé les déclarations des employées en évoquant tous les désagréments qu'ils subissent dans cette annexe, insistant sur le fait que le mois de septembre qui coïncide avec la rentrée scolaire n'est pas du tout opportun pour accorder le congé aux employés de l'état civil. Par ailleurs, ces employées ne sont pas allées de main morte pour dénoncer les passe-droits quant à leur titularisation ou leur intégration. «Parmi nous, nous dira l'une d'elles, il y a celles qui ont totalisé 12 ans de services sans être titularisées.» D'autres ont exposé leur situation précaire qualifiant d'aumône ce qu'elles perçoivent comme salaire dans le cadre du filet social. Lounes Gribissa