Placé sous le signe du cinquantième anniversaire de l'indépendance, cet événement littéraire mondial est marqué par un riche programme d'activités diverses. Au lendemain de l'inauguration officielle en grande pompe mercredi dernier par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, l'affluence était plutôt timide. Jour de semaine oblige. Une halte des plus heureuses au niveau de différents pavillons permet de visu de constater que les stands ont été aménagés avec beaucoup de goût de créativité. Les espaces sont assez vastes et aérés. La musique bat son plein. Point de catalogue distribué à l'entrée aux visiteurs. Certaines grandes maisons d'édition algériennes et étrangères ont mis le paquet pour faire de leur espace une véritable vitrine de choix. La qualité semble être privilégiée au profit de la quantité. D'autres éditeurs s'affairent à vider leurs cartons pour placer leurs livres sur des étagères. De petites grappes humaines sillonnent les allées. Des stands de prédilection semblent attirer plus d'un. Les étals sont riches en dernières et récentes nouveautés. Si les amoureux des belles lettres pourront aller à la rencontre de leurs auteurs nationaux et étrangers de prédilection, ou encore acquérir un roman voulu ; il n'en demeure pas moins que les livres scolaires et parascolaires occupent une place de choix. Plusieurs éditeurs arabophones, notamment, ont trouvé le filon d'investir dans ce créneau apparemment juteux. Une large gamme de livres à la couverture attrayante est proposée aux trois paliers de l'enseignement, à savoir le primaire, le moyen et le secondaire. Comme tiendra à le préciser un parent d'élève, «le livre scolaire doit être impérativement secondé par le parascolaire. Cela nous facilitera la tâche en tant que parents. En toute sincérité, c'est une bouée de sauvetage qu'on nous tend», dira-t-il. Il est à noter par ailleurs qu'au-delà du fait que cette 17e édition du Sila est placée sous le signe du professionnalisme en abreuvant en priorité les jeunes lecteurs, avides de lecture, certains éditeurs ont estimé, sous le couvert de l'anonymat, qu'ils font l'objet de mépris de la part du commissariat du Sila. Dix jours avant le salon, ces participants ne connaissaient toujours pas l'emplacement de leur stand afin d'aménager leur espace. Une source signale que les décibels émis par les haut-parleurs ne permettent pas aux éditeurs d'écouter les doléances du public. «Le peu d'interlocuteurs faisant partie du staff organisationnel sont soit injoignables soit se rejettent la balle mutuellement». L'autre volet pointé du doigt est celui relatif aux invitations des auteurs nationaux et étrangers. «Les contacts des écrivains ne sont ni la propriété des éditeurs ni ceux du ministère. Sur quels critères invite-t-on un auteur au détriment d'un autre ?». Ne mâchant pas ses mots, Samia Chikh, responsable des éditions APIC et grande spécialiste de la chaîne du livre n'arrive toujours pas à comprendre comment elle a été programmée dans une rencontre avec deux de ses auteurs, Akli Tadjer et Eugène Ebodé en l'occurrence, alors qu'elle n'a pas été informée au préalable. «On aurait dû m'appeler pour m'informer de cette rencontre. Peut-être qu'il y a une autre personne qui porte mon nom. Comment peut-on programmer un des mes auteurs qui sera déjà rentré chez lui à cette date-là ? Je ne comprends pas cette logique», confie-t-elle.