La date de la tripartite demeure inconnue. Elle serait fixée, selon des indiscrétions, lors d'un tête-à-tête entre le patron de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, et le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, qui devrait avoir lieu début avril. Ce rendez-vous auquel est suspendu l'espoir des travailleurs devait se tenir début 2006, avant qu'il ne soit reporté pour manque de préparation des trois parties. Après l'« ordre » donné par le président Bouteflika au gouvernement, lors de son discours du 23 février au Palais des nations à Alger, d'organiser cette rencontre « dans les plus brefs délais », tout le monde pensait qu'elle allait se tenir en mars ou au plus tard début avril. Officiellement, rien n'est encore prévu. Les trois partenaires, à savoir l'UGTA, le gouvernement et les organisations patronales, ne semblent pas pressés, même s'ils sont appelés à trouver des réponses à la problématique des salaires. Augmentation ou pas ? Le chef de l'Etat a insisté sur trois facteurs pouvant participer à trancher la question : la croissance économique, l'inflation et la productivité. Facteurs qui ne risquent pas de changer d'ici à la tenue de cette rencontre. Pourquoi donc faut-il croire que la tripartite aboutira à une revalorisation des salaires ? L'ambiguïté entourant le discours du Président sur cette question a laissé libre cours à différentes lectures. A l'UGTA, on a « positivé » les propos de M. Bouteflika, disant qu'il a valorisé le travail de la tripartite en lui renvoyant le dossier des salaires. Ainsi, un « brin » d'espoir s'accroche à cette rencontre (d'où les syndicats autonomes sont exclus) qui s'annonce pour le moins que l'on puisse dire décisive. Outre la revalorisation des salaires, les trois partenaires devraient se pencher, de manière définitive, sur nombre de dossiers qui traînent depuis des années. A l'image de ceux des statuts particuliers de la Fonction publique, du code du travail, de la question des quelque 300 000 contractuels au sein de l'administration publique, des arriérés de salaires et de l'exécution des décisions de justice en faveur des travailleurs licenciés. Le pacte national économique et social, qui devait être signé en septembre 2005, est également l'un des principaux points qui attendent d'être concrétisés à la faveur de cette rencontre. Même le congrès de l'UGTA a été reporté jusqu'à ce que soit tenue cette rencontre. Constituant le dernier espoir des quelque 1,5 million de fonctionnaires de l'Etat, qui croient toujours à une éventuelle augmentation de salaires, la tripartite se prépare à petits pas. Selon Abdelkader Malki, secrétaire national chargé des relations extérieures, les commissions préparatoires poursuivent leur travail. Certains dossiers, comme celui de la Fonction publique et du pacte national économique et social, sont sur le point d'être finalisés, selon certaines sources. D'autres dossiers, notamment celui du code du travail, doivent attendre encore pour voir le jour. Ainsi, la tripartite ne semble pas se tenir de sitôt.