Les regards de 1,2 million de fonctionnaires sont d'ores et déjà rivés sur la bipartite qui se tiendra à la fin de ce mois-ci. La prochaine rencontre entre le gouvernement et la centrale syndicale, qui s'inscrit dans le cadre du dialogue social, revêt un cachet particulier du fait que le statut de la Fonction publique, figé depuis 1966, constituera le noyau des négociations. Autre point nodal : l'ouverture de l'important dossier de la permanisation de quelque 300 000 vacataires (selon les statistiques de l'UGTA). Dans la perspective de cette rencontre, le patron de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, réunira son secrétariat national le 18 septembre prochain, au siège national du syndicat, à Alger. L'ordre du jour de cette réunion s'articulera exclusivement autour des principaux dossiers inscrits sur la table des négociations de la prochaine bipartite. Les membres du secrétariat national (SN) se pencheront ainsi sur le travail réalisé par les commissions mixtes en vue de son enrichissement, en fonction des propositions et des revendications des fédérations et des bureaux de wilaya. Outre le dossier de la Fonction publique, les commissions mixtes, rappelle-t-on, ont étudié en août dernier différentes questions et dossiers liés aux indemnités des travailleurs du Sud, les salaires impayés des ouvriers des entreprises déstructurées, l'exécution des décisions de justice relatives aux travailleurs licenciés ainsi que la Sécurité sociale et le logement. Les travaux de ces commissions ont été sanctionnés par des rapports consignés qui ont été ensuite remis au chef du gouvernement, lequel les a transmis à la centrale syndicale samedi dernier. Selon Rachid Aït Ali, chargé de la communication à l'UGTA, M. Sidi-Saïd s'est entretenu samedi dernier avec le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, autour des grandes lignes devant baliser cette bipartite. Lors de ce tête-à-tête, Ahmed Ouyahia a réitéré « sa disponibilité à résoudre le problème des contractuels », a précisé M. Aït Ali. Disponibilité déjà manifestée par le même responsable lors de l'ouverture de l'université d'été de son parti, le RND. La problématique de la retraite sera, elle aussi, au menu de ces discussions bilatérales. S'agissant de la révision de l'article 87 bis, fixant le Salaire national minimum garanti (SNMG), l'option a été évacuée de l'ordre du jour de la bipartite, a fait savoir Abdelkader Malki, secrétaire national chargé des relations publiques à l'UGTA. Ce point, a-t-il dit, sera abordé lors de la tripartite (gouvernement-UGTA-patronat) qui aura lieu, selon lui, en novembre prochain. M. Malki a expliqué que la question de l'augmentation des salaires ne relève pas uniquement du gouvernement, mais aussi des patrons des entreprises publiques et privées. La réunion du SN permettra également de fixer la date de la tenue de la bipartite en tenant compte des calendriers des deux parties concernées. Abdelkader Malki estime qu'elle sera tenue, dans tous les cas de figure, avant la fin du mois, sauf empêchement de dernière minute du chef du gouvernement. Dans ce cas, il se pourrait qu'elle soit décalée à la première semaine du mois d'octobre. Sinon, l'UGTA se dit « prête » pour ce rendez-vous crucial pour le monde du travail. Ainsi, et pour mieux défendre l'intérêt des travailleurs, surtout en ce qui concerne le chapitre de l'intégration des vacataires, le SN passera en revue l'ensemble des points traités au sein de la commission mixte. « Le problème des contractuels trouvera sa solution au cours des négociations. Nous ne savons pas ce qui en découlera, mais nous restons déterminés à arracher le maximum », a souligné M. Malki. A ce propos, Abdelmadjid Sidi-Saïd avait déclaré dans une interview accordée au quotidien El Moudjahid le 1er septembre : « Nous devons veiller à ce que le fonctionnaire ne soit pas poussé à la marginalisation (...). » Une telle déclaration peut réchauffer les cœurs de ces milliers de fonctionnaires, mais elle est loin de rassurer les vacataires fort nombreux dans l'administration publique. Ceux-ci sont dans l'expectative.