A l'instar de ses compatriotes ayant hissé au panthéon le handisport national, la première médaillée d'or du lancer du disque aux Jeux paralympiques de Londres 2012, la Milevienne Nassima Saïfi, vit un quotidien des plus durs. Rencontré en marge d'une Journée d'information sur le mouvement associatif, hier à la salle OMS de Chelghoum Laïd, son père Boudjemaâ a, tout de go, exprimé sa frustration. Pour ce chef de famille retraité, «Nassima a été complètement marginalisée du temps où elle arborait les couleurs de la section handisport de Mila. Elle n'avait pour unique ressource que la pension dérisoire de 3000 DA (puis portée à 4000 DA) qu'on verse aux handicapés». Unijambiste, sans emploi et orpheline d'une mère constantinoise, cette athlète hors pair n'a jamais baissé les bras face au sort qui semblait s'acharner sur elle. «Les quatre médailles d'or arrachées de haute lutte entre 2010 et 2012 aux différents championnats africains et mondiaux dénotent de sa volonté à se transcender lorsqu'il s'agit de défendre le drapeau de son pays», indique son géniteur. Et d'ajouter : «J'ai demandé au wali d'étudier le cas de Nassima en vue de l'octroi d'un logement et d'un emploi. En tout état de cause, je le remercie vivement au nom de ma fille (en voyage à Alger), parce qu'il est le seul jusqu'ici à l'avoir honorée.»