Cela fait presque trois années que le Conseil d'administration de l'EPIC «Pro-Tia» ne s'est pas tenu alors qu'un nouveau centre d'enfouissement technique intercommunal, le quatrième du genre après Tiaret, Rechaïga et Ksar Chellala, devra ouvrir ses portes à Aïn Hedid en cette fin de mois de septembre, début d'octobre. Les autorités locales, pressées qu'elles sont par cette campagne nationale de nettoyage dans les grandes agglomérations urbaines, semblent être contraintes à son ouverture en dépit de quelques réserves techniques émises. La gestion aux normes nationales, voire internationales, requises des CET n'est pas une sinécure. Evoquer l'environnement dont lequel baignent nos villes, voire nos villages, c'est incontestablement faire état de la gestion de ces centres réalisés à coups de milliards mais dont la constance n'est pas sûre d'être pérenne tant certaines tares continuent de jalonner le fonctionnement de ces derniers. Gérée par un Conseil d'administration que préside le wali ou son représentant, l'EPIC, à caractère industriel et commercial, est instituée conformément à l'arrêté interministériel du 8/11/2008 et porte, selon son article 3, sur l'organigramme, le fonctionnement, la budgétisation, le programme annuel d'activités, sur les projets à court ou moyen termes et l'approbation des comptes de résultats. Le C.A. devrait se réunir pour délibérer au moins trois fois par an. Qu'en est-il alors de cette gestion des CET à l'aune d'une campagne nationale qu'on annonce à grands fracas ? Le directeur général de cette EPIC, Rezki Ouali, recruté après concours qu'on a retrouvé affecté dans un petit laboratoire au niveau de la direction de l'environnement, pense que «l'ouverture d'un centre obéit à une réglementation». Plus explicite, notre interlocuteur dit «avoir relevé certaines réserves techniques portant sur des problèmes de conception et de non-conformité». Un centre d'enfouissement technique n'est pas une décharge ou l'on vient décharger les déchets ménagers ou autres mais sa gestion relève d'une stricte application d'un cahier des charges qui induit un système de drainage, le règlement du problème d'eau, la réalisation de lagunes, une chaîne de tri, un pont à pesée et informatisation de la gestion. Pour le CET de Tiaret, il n'y a ni clôture, élément essentiel, mais une dégradation des installations électriques, inexistence de voies et/ou d'accès non bitumés. M. Ouali, tancé lors d'une rencontre au niveau de la wilaya, accuse le coup mais croit savoir que «le centre est devenu plutôt une source de pollution car les moyens de compactage ne sont pas respectés» et «les collectivités locales, en dépit de la signature d'un arrêté par le wali, n'ont rien fait pour atténuer les appréhensions». «Mon souhait», ajoute notre interlocuteur, «est de valoriser les CET par l'apport d'un équipement de concassage alors qu'on est en train de faire seulement dans l'enfouissement».«Théoriquement», ajoute-t-il, «60% des déchets auraient dû être récupérés et recyclés». Administrativement parlant, Rezki Ouali reste marqué par cette relation de travail puisqu'«il ne possède même pas de contrat de travail», ajoutant «être déclaré à la Caisse de sécurité sociale sans y contribuer car je ne suis pas couvert par une résolution du C.A. pour avaliser l'organigramme et établir la grille des salaires». Globalement, le DG de l'EPIC fait savoir, se basant sur une étude du cabinet conseil SINI, que «le taux de couverture par les CET est de 60%» et par conséquent beaucoup reste à faire dans ce domaine.