Le programme de réalisation de nouvelles infrastructures pédagogiques dans la wilaya connait d'énormes retards. L'année scolaire 2012-2013 risque d'être très difficile pour des milliers d'élèves de la wilaya de Boumerdès. Et pour cause, les nouvelles infrastructures programmées dans le but d'améliorer leurs conditions d'apprentissage ne sont pas encore réalisées. Comme à l'accoutumée, l'administration locale n'a pas entrepris grand-chose pour assurer une bonne scolarité aux potaches de la région. Le projet du nouveau lycée de Chabet-El-Ameur ne va finalement pas ouvrir ses portes la semaine prochaine, comme l'a annoncé le directeur de la Dlep récemment. «Il ne sera pas réceptionné cette semaine, mais on va tout faire pour qu'il soit opérationnel avant octobre prochain», rassure un responsable local. Même situation pour le lycée attendu avec impatience par les élèves de Cap Djenet dont les travaux ont été entamés il y a six mois, soit cinq ans après l'inscription du projet. Les services intervenant dans la réalisation de ce type d'établissements n'ont pas été à la hauteur de leur mission. «Le retard a été causé par le changement de terrain et les lourdeurs administratives», dira un élu à l'APC. Mais cela n'est pas nouveau dans la wilaya. Le secteur de l'éducation a été renforcé de 12 lycées, 34 CEM et d'une cinquantaine d'écoles primaires en l'espace de 15 ans. Les services concernés mettent parfois cinq ans pour trouver une assiette de terrain et trois ans pour faire les études du sol. À cela s'ajoutent les lenteurs enregistrées dans le parachèvement des procédures de passation et de validation des marchés publics qui durent généralement plus d'un an. En attendant, les lycéens de la localité précitée vont devoir continuer à faire la navette à Bordj-Menaiel matin et soir neuf mois durant pour poursuivre les cours. Une tâche des plus pénibles qui ne sera pas sans conséquences sur leur cursus en raison du manque de bus de ramassage scolaire. «L'APC ne dispose pour le moment que de 4 bus qui sont réservés pour l'acheminement des collégiens vers le CEM du chef-lieu», dira un responsable local. Cette situation n'a pas manqué de susciter la colère des parents qui avaient dénoncé à maintes reprises la marginalisation de leur commune dans ce domaine. Ce genre de problème se pose avec acuité à Afir, Timezrite et Si Mustapha, où les lycées qui y sont prévus demeurent toujours en stand-by. Pour le moment, il n'y a que celui d'Afir qui est en cours de construction. Les élèves du cycle secondaire de ces localités vont faire encore des dizaines de kilomètres journellement pour poursuivre leurs études à Dellys, Issers et Thénia, dans des lycées qui connaissent déjà un énorme déficit en places pédagogiques. Durant l'année écoulée, de nombreux établissements des cycles secondaire et moyen ont fonctionné avec des classes roulantes, comme c'est le cas dans les localités des Issers, Chabet-El-Ameur, Naciria Thénia, Khemis-El-Khechna, Ouled Moussa. Par ailleurs, il est à noter que des dizaines d'écoles des trois paliers sont dans état déplorable. Certaines n'ont pas été réhabilités depuis des décennies comme c'est le cas pour les anciens CEM de Timezrite, Si Mustapha, et les lycées Krim Belkacem (Issers), Chafai Ahmed (Bordj-Menaiel) Ahmed Boukabous (Chabet-El-Ameur). Les élèves de la région sont pénalisés aussi par le manque de cantines et de salles de sport. Le secteur est doté de 163 cantines pour un total de 494 établissements, mais près de la moitié de ces cantines servent des repas froids.