La rentrée universitaire connaît, depuis une semaine, de sérieuses perturbations dans les différents campus de l'université Mentouri depuis la décision des travailleurs affiliés à l'UGTA d'entamer un mouvement de grève illimitée. Toutes les opérations de réinscription, les transferts et l'organisation des enseignements ont été reportés sine die en attendant un éventuel dénouement à cette situation qui a également créé un grand désarroi chez les étudiants, notamment ceux qui préparent leurs soutenances de fin de cycle et ceux qui se sont portés candidats aux concours de magistère. Alors que le mouvement revendicatif a été entamé par les travailleurs des œuvres universitaires, ces derniers ont été rejoints jeudi dernier par les fonctionnaires des services administratifs, pédagogiques et de la scolarité. Une décision qui a surpris plus d'un, surtout que les protestataires ne sont affiliés à aucun syndicat. Ce que nous avons remarqué, jeudi dernier, au niveau du campus Ahmed Hamani (Zerzara), où une foule nombreuse s'est formée devant le portail métallique, que les grévistes ont fermée, interdisant tout accès. Un contingent des services de l'ordre a été même déployé devant l'accès principal du campus pour éviter tout débordement. «C'est une grève qui intervient vraiment dans un moment inopportun, car nous faisons face à une grande souffrance notamment au niveau des résidences universitaires, sans nourriture, ni transport, ni hygiène », nous ont fait remarquer des étudiants rencontrés au campus central. Les grévistes mettent en cause la tutelle qui n'a pas accédé à leurs revendications socioprofessionnelles exprimées au mois de mai dernier après le premier débrayage, lequel a été gelé après les élections législatives. «Le ministre de l'Enseignement supérieur a été tenu pour responsable de toutes les conséquences qui pourraient découler de ce mouvement», indiquent-ils. A noter que la reprise de la grève a été décidée lors d'une réunion tenue le 19 septembre par des cadres des bureaux syndicaux d'UGTA, des 19 universités de l'Est à Béjaïa. Selon le représentant de ces derniers, les travailleurs réclament l'augmentation des salaires avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008, des statuts particuliers pour certains corps comme les administrateurs et les financiers et une prime de rendement à hauteur de 40%, comme celle accordée aux enseignants.