Le Comité olympique algérien (COA) avait rendez-vous, hier, pour la tenue de son assemblée générale ordinaire qui intervient dans un contexte très difficile pour lui, marqué par de graves dissensions entre le président Rachid Hanifi et la majorité des membres. La rupture annoncée entre les deux camps s'est opérée comme prévu. Sur les 85 membres que compte l'AG, 59 ont répondu présent. L'assemblée générale s'est ouverte en présence du ministre de la Jeunesse et des Sports, le docteur Mohamed Tahmi qui a déclaré dans une brève allocution : «Il faut œuvrer avec l'esprit de l'olympisme. Je vous demande de travailler dans un cadre démocratique et constructif.» Il faut souligner que c'est le président du COA, le docteur Rachid Hanifi, qui a ouvert la session en soulignant qu'il y a lieu de faire une évaluation sereine des activités étant donné que l'année en cours est sensible avec la tenue des Jeux olympiques et la fin du mandat. Sans passer au vote pour l'approbation ou non de l'ordre du jour, Rachid Hanifi donna la parole à Sid Ali Lebib, ancien président du COA et ministre de la Jeunesse et des Sports, qui proposa l'annulation du point 6 portant sur la crise du COA. La proposition rallia 9 voix seulement. Le reste des présents la rejeta. Intervient ensuite le président de la fédération d'athlétisme, Badredine Belhadjoudja, qui fit savoir qu'il détient une motion signée par plus des deux tiers de l'AG et demanda, fort logiquement, de la lire. Il est monté à la tribune et fit lecture d'un texte dont l'intitulé était «Motion de rejet du caractère ordinaire de l'AG du 29 septembre 2012 et retrait de confiance au président du COA Rachid Hanifi». La motion portait sept griefs reprochés au président du COA dont, «violation des statuts, marginalisation du comité exécutif, prise de décisions personnelles, dénigrement des fédérations et déclarations mensongères à la presse». Au moment du vote de la motion, un membre, Si Mohamed Baghdadi, prit la parole et demanda «le respect des textes qui passa d'abord par l'approbation de l'ordre du jour». Des membres s'exprimèrent sur cette proposition et signifièrent à son auteur qu'«elle arrive trop tard. Il fallait la faire avant l'intervention de Sid Ali Lebib». Face à cette situation (sans issue), le président du COA prit la décision de lever la séance et donna rendez-vous aux membres de l'AG dans deux semaines pour la tenue d'une assemblée générale extraordinaire du COA. Le répit de 15 jours devrait permettre à Rachid Hanifi de jauger ses chances de maintien à son poste. En homme intelligent, il a dû mesurer hier la profondeur du fossé qui le sépare de ses adversaires. Pour lui, la meilleure porte de sortie résiderait dans un acte (démission) qui interviendrait avant les «chaudes retrouvailles» avec ses adversaires.