Le Comité olympique algérien a évité la dérive. Lors de son assemblée générale de samedi dernier, qui se voulait ordinaire, on avait craint qu'il ne tombe dans les rets de la discorde qui mène vers une issue qui aurait obligé le Comité international olympique à intervenir. Membre de droit de cette assemblée générale, Amar Addadi connaît bien la maison pour en avoir été son secrétaire général à la fin des années 90. Il est actuellement le président du Comité international des Jeux méditerranéens. Il a été un de ceux qui ont analysé avec le plus de lucidité le scénario auquel on a eu droit lors de l'AG de samedi. «Je suis déçu de voir le COA être soumis à une crise inhérente à l'affrontement entre deux camps mais je suis, en même temps, soulagé de voir que l'on n'a pas bafoué les textes en vigueur. C'est bien que ça se soit passé ainsi car cela évitera au CIO d'intervenir. «Il paraît que la veille de la tenue de l'AG, le directeur des Comités nationaux olympiques au CIO, Péré Miro, aurait pris contact avec le président du COA, Rachid Hanifi et avec un certain nombre de personnalités du monde du sport algérien, membres de l'AG de l'instance olympique, pour les mettre en garde contre toute démarche qui irait à l'encontre des dispositions des statuts du COA et de la Charte olympique. On peut croire que le message est bien passé quand on voit comment les choses se sont déroulées samedi. Il y a eu, à notre humble avis, deux entorses aux procédés habituels. La première est que le président du COA a choisi, d'emblée, de donner la parole à l'ex-ministre de la Jeunesse et des Sports, lui-même ex-président du COA, Sid Ali Lebib alors que la logique lui commandait de proposer le vote à main levée de l'ordre du jour de l'AG. Se sentant acculé et craignant d'être malmené lors du débat du 6e point de l'ordre du jour portant sur la situation de l'instance olympique, Hanifi a opté pour la démarche consistant à donner la parole à l'une des rares personnes à le soutenir samedi dernier. Mais la méthode n'a pas été couronnée de succès. La proposition de Lebib qui demandait à retirer le point 6 de l'ordre du jour, pour être traité ultérieurement, a été rejetée par la majorité des votants. La deuxième entorse aux textes en vigueur, c'est lorsque Badreddine Belhadjoudja, président de la Fédération algérienne d'athlétisme, porte-parole des contestataires du président du COA, a lu une motion anti-Hanifi. C'est en demandant son départ immédiat qu'il a fauté. Effectivement, les textes qui régissent le COA indiquent que les 2/3 des membres de l'assemblée générale peuvent demander la convocation d'une assemblée générale extraordinaire mais en aucun cas exiger le départ immédiat du président de l'instance olympique. La souveraineté doit rester à l'AG. On ne peut mettre à la porte un responsable juste parce qu'on est une majorité à avoir signé une motion qui le demande. Il y a des procédures à respecter et la convocation d'une assemblée générale extraordinaire est de celles-là. Une telle AG prévoit que le jour de sa tenue il ne peut y avoir qu'un seul point inscrit à son ordre du jour. Il s'agira, on s'en doute, de parler de la situation qui prévaut au COA avec des débats qui risquent bien de cibler le président du COA. Ce dernier va certainement se défendre et exiger le départ avec lui du Comité exécutif. Convenons que sur ce point il ne dévie pas tellement de la vérité. Certains membres de ce Comité exécutif ont fait du tort à l'instance olympique. Il serait anormal que Hanifi parte et qu'eux restent à se pavaner dans le COA alors qu'ils n'ont rien fait pour le sport algérien. En tout cas, il est certain que lors de l'AG extraordinaire, dont la date devrait être fixée incessamment, les débats risquent d'être houleux car on peut prévoir que Hanifi aura des choses à dévoiler, des choses bien entendu pas tellement plaisantes pour ceux qui le contestent. Il faut simplement espérer que l'on ne sorte pas de la voie du sens des responsabilités et de la légalité. C'est l'intérêt du sport algérien qui le commande.