Il y a 18 ans, le 5 octobre 1994, disparaissait Ali Tahanouti, victime d'un attentat terroriste à Bordj Menaïel. Depuis cette date fatidique, son club, la JS Bordj Menaïel, n'a cessé de sombrer dans les profondeurs de la pyramide du football algérien. Quelques mois auparavant, la JSBM avait partagé la tête du classement en fin de saison en compagnie de la JS Kabylie et de l'US Chaouia proclamée champion grâce à son meilleur goal-average. La disparition de Ali Tahanouti a sonné le glas de son club qu'il a dirigé avec bonheur pendant de nombreuses années au cours desquelles l'équipe a joué les premiers rôles à chaque exercice. Ali était un grand dirigeant. Estimé par tous ceux qui l'ont côtoyé, joueurs, dirigeants, arbitres, supporters. Son attachement à sa ville et son club phare, la JSBM, ne peut être remis en cause. Ce serviteur du football sillonnait le pays pour voler au secours de ses amis et camarades dirigeants qui étaient en difficulté. Il a été l'un des initiateurs et animateurs de l'Association nationale des clubs de football (ANCF) en compagnie des regrettés Mohamed Salah Diabi, Hamid Aït Igrine, respectivement président du MO Constantine et du CR Belouizdad, sans oublier celui qui complétait le quatuor, Abdelkader Bendadache «Dadi», président de l'ASMOran. Que reste-t-il de son œuvre à la tête de son club et de son apport pour le football national ? Les souvenirs de ces belles années où le football a continué à «vivre» malgré les affres du terrorisme. La famille, proches et amis du défunt déplorent l'oubli dans lequel a été confiné Ali Tahanouti. «Ali a sacrifié sa vie pour le football et ni le ministère de la Jeunesse et des Sports, ni la fédération de football, ni les autorités de la wilaya de Boumerdès, ni celles de la ville de Bordj Menaïel, n'ont bougé le petit doigt pour honorer sa mémoire», s'indigne son frère, Louanes. Le défunt Ali Tahanouti ouvre droit quand même à une reconnaissance, même symbolique, pour ce qu'il a fait pour le football à une époque où il n'était pas évident d'être dirigeant à la tête d'un club de football. Celui qui avait dit à l'époque de son vivant qu'il était l'âme du club de football de Bordj Menaïel ne s'est pas trompé. La JSBM ne s'est jamais relevée de sa disparition. Les Menaïlis, qui portent la JSBM dans leur cœur, doivent s'unir pour remettre le club à sa vraie place et honorer en même temps la mémoire de leur regretté président. C'est le plus beau cadeau qu'ils pourraient lui offrir. Lui, il aimait tant Bordj Menaïel qu'il n'aurait jamais laissé le club tomber si bas.