Le Mouvement des citoyens algériens en France (MCAF) récidive et signe en appelant à un «large rassemblement pour le 17 octobre sous réserve d'une volonté de dialogue sérieux avec les autorités compétentes» au sujet des transports aérien et maritime entre la France et l'Algérie l Ce rassemblement fait suite à celui qui a été organisé le 15 septembre devant le siège d'Air Algérie, avenue de l'Opéra à Paris, et qui est resté sans suite aux dires des animateurs de ce mouvement. Paris De notre correspondante Cette décision de rassemblement le 17 octobre à 17h devant l'ambassade d'Algérie à Paris est prise en réaction au mutisme des autorités algériennes, ont indiqué Omar Aït Mokhtar, coordinateur du MCAF, et Mohand Berrache, président du Conseil national de l'immigration (CNI), au cours d'une conférence de presse, hier. Le message est double, selon Omar Aït Mokhtar. «A travers ce rassemblement qu'on souhaite de grande ampleur, on rendra un hommage à la Fédération de France historique du FLN et à nos martyrs qui se sont sacrifiés pour l'Algérie non pas pour que la communauté algérienne en France et d'ailleurs se fasse arnaquer et soit empêchée de visiter son propre pays une fois par année.» Les deux responsables associatifs ont également évoqué la plainte en justice et la requête auprès de l'IATA (laquelle va diligenter une enquête, ont-ils signalé) contre les compagnies Air Algérie et Aigle Azur qu'ils accusent d'«entente commerciale illicite». Ils ont également dénoncé la qualité des services à bord des avions d'Air Algérie et d'accueil dans les agences et dans les ports et aéroports en Algérie. «Air Algérie a une mission de service public», «c'est de sa responsabilité de l'assumer.» «Le manque de disponibilité dans les avions provient de la gestion d'Air Algérie.» «On veut nous dissuader de manifester sur la voie publique, mais quel autre moyen avons-nous de nous faire entendre, faute de dialogue ? On n'est ni manipulés ni manipulables. Ni des agitateurs qui veulent salir l'Algérie», « il ne s'agit pas de l'Algérie mais d'entreprises commerciales. Ce que nous recherchons c'est le dialogue. Les problèmes sont multiples. Nous sommes prêts à les mettre à plat», affirme Omar Aït Mokhtar, soulignant la détermination de son association d'aller jusqu'à ce que résultats s'en suivent. «On fait de nous ce qu'on veut. Le ras-le-bol déborde et à nos doléances, on nous répond par le mépris. On ne va plus se taire. «Nous avons des propositions pour peu qu'on veuille nous écouter.» «Nous sommes une force de proposition.» « Ne serait-il pas possible de supprimer les taxes portuaires et aéroportuaires pour les familles modestes en été et, en contrepartie, chaque famille s'engagerait à changer, par adulte, une somme d'argent déterminée à son arrivée à l'aéroport ou au port. N'est-il pas possible de fixer les tarifs des billets d'avion à 200 euros en contrepartie de trois voyages par an, par exemple ?» Selon le coordinateur du MCAF, «les nationaux à l'étranger sont prêts à dépenser leurs euros en Algérie pour peu qu'ils puissent voyager à des tarifs modérés toute l'année et pouvoir faire du tourisme chez eux, visiter leur pays. Le marché parallèle de la devise, ce n'est pas avec les 800 ou 1000 euros qu'ils convertissent qu'il est alimenté. Ce ne sont pas ces émigrés qui profitent du change parallèle. Si on veut éradiquer ce phénomène, pourquoi ne pas ouvrir des banques algériennes en France ?», s'interroge-t-il. Et de relever le traitement «indigne» dans les ports et aéroports en Algérie. Il donne l'exemple du port de Tunis doté de scanner pour le contrôle des véhicules. «Pourquoi ne le fait-on pas dans les ports algériens, cela éviterait aux familles avec des personnes âgées et des enfants d'attendre dans des lieux dénués du moindre confort pendant des heures.» Et «quand le Premier ministre dit qu'il y a des lacunes dans l'organisation de la communauté nationale à l'étranger, c'est une avancée, mais les mesures à même de les combler seront-elles prises ? Il faut faire avec la communauté, pas pour la communauté.» «Le problème de la communauté, c'est sa représentativité, et celle-ci n'existe pas.»