Air Algérie, la compagnie nationale aérienne, est de nouveau au centre de toutes les colères de la communauté algérienne établie en France. Ce vendredi, le Mouvement citoyen algérien en France (MCAF), interpelle les responsables du secteur des transports, à leur tête, Amar Tou, le ministre des Transports, et Salah Boultif, le PDG d'Air Algérie, ainsi que Halim Benatallah, le secrétaire d'Etat chargé de la communauté algérienne à l'étranger pour dénoncer les prix pratiqués par la compagnie aérienne sur les vols en direction de l'Algérie. Le Mouvement, né au lendemain de la grève du personnel navigant d'Air Algérie du 11 au 14 juillet 2011 sous la dénomination d'«Association de défense des droits des usagers d'Air Algérie», se fait le porte-parole de «milliers de familles algériennes nombreuses et modestes de France et d'Europe» qui s'insurgent contre la cherté du billet d'avion et de bateau. La lettre ouverte remet en cause le prix «exorbitant» du billet qui est cédé, au comptoir de la compagnie Air Algérie à l'aéroport de Roissy CDG, à partir de 475 et jusqu'à 900 euros pour le mois d'août alors que le retour affiche complet jusqu'au 10 septembre prochain. Un tarif plus cher qu'Aigle Azur ou Alitalia, selon Omar Aït Mokhtar, le coordinateur du MCAF, qui rappelle, à titre informatif, que la compagnie néerlandaise Transavia est prête à faire à moins de 200 euros un Paris /Alger. M. Aït Mokhtar rappelle également les bonnes intentions affichées par Salah Boutlif lors de la première rencontre entre le PDG d'Air Algérie et le Mouvement, alors Association de défense des droits des usagers d'Air Algérie, en septembre 2011. A l'époque, l'Association avait appelé à un rassemblement le 17 septembre 2011 devant le siège de la représentation d'Air Algérie à Paris suite aux désagréments engendrés aux clients de la compagnie par la grève de son personnel navigant. Le rendez-vous a été annulé, comme l'expliquera plus tard le communiqué commun signé par l'Association et la compagnie Air Algérie, pour privilégier le dialogue. «Encouragé par la bonne volonté et la disponibilité affichée par Air Algérie, l'association de défense des droits des usagers d'Air Algérie annule le rassemblement prévu samedi 17 septembre 2011 à 15 heures devant le siège de la représentation d'Air Algérie sis au 18, Avenue de l'Opéra Paris 75001», lit-on, dans ledit communiqué cosigné par Nabil Doumi, chef de division commerciale d'Air Algerie et Omar Aït Mokhtar et C. Mentalecheta, coprésidents de l'association. Rappelons que cette grève qualifiée de «sauvage» avait engendré d'importantes perturbations du programme d'exploitation de la compagnie qui se sont traduites par des annulations de vols et des difficultés d'acheminement des passagers réservés sur cette période. Selon M. Aït Mokhtar, coprésident de l'Association, la décision d'annuler le rassemblement est venue d'un commun accord avec la direction d'Air Algérie après une série de réunions tenues à Paris avec des représentants de la compagnie nationale. Le MCAF invite les responsables du secteur à se pencher sur ce dossier et à trouver les solutions qui «existent» pour alléger les souffrances des émigrés algériens «qui subissent les foudres du monopole». Ces solutions passent, selon le Mouvement, par la révision des tarifs «fixés par vos soins», ajoutera la source s'appuyant sur la réponse qui lui a été donnée par la direction de l'aviation civile française. La lettre ouverte suggère également l'idée d'une exonération de la population émigrée de la taxe aéroportuaire exceptionnellement cette année pour la généraliser une fois par an. Pourtant, cette année, Air Algérie a lancé le 15 juillet dernier sa promotion «Spécial Ramadhan» avec des réductions notables avec notamment une baisse de 60% jusqu'au 15 août prochain, sans limite de places et sur tous les vols de la compagnie jusqu'au 2ème jour de l'Aïd El Fitr. Ainsi, le billet à destination de Paris est estimé à 22.000 dinars, alors que celui de Marseille est arrêté à 15.000 dinars. Mais ces remises ne concernent que les vols à partir des tarmacs algériens.