C'est probablement l'une des premières vérités des années de violence et de terrorisme jamais dites à ce jour. Ahmed Ouyahia a révélé, hier lors d'une conférence de presse à la résidence Djenane El Mithaq, à Alger, que le massacre de Ramka et Had Chekala (Relizane), en 1998, a touché 1000 personnes. Trois villages entiers décimés ! Officiellement, les autorités avaient annoncé le chiffre de 150 personnes tuées. « Nous avons caché la vérité parce qu'on ne dirige pas une bataille en sonnant le clairon de la défaite. Ceux qui faisaient les massacres collectifs ne le faisaient pas pour massacrer, mais pour faire lever la communauté internationale contre nous », a-t-il révélé. Les déclarations d'Ahmed Ouyahia, qui à l'époque des faits était chef du gouvernement, remettent en cause, d'une manière claire, toutes les données fournies officiellement sur le nombre des massacres et des assassinats collectifs commis en Algérie durant la décennie 1990. En 1999, et pour les besoins de la campagne électorale pour la concorde civile, Ahmed Ouyahia a animé un meeting. Il s'en rappelle : « Je me suis rassemblé avec des familles victimes du terrorisme et familles des terroristes. Ils partageaient quelque chose de commun : le regard éteint, un regard de tristesse... Un visage de misère (...). Ils savaient que tant que le cauchemar continue personne ne sera sauf... »