Hugo Chavez se présente comme un champion des élections, ayant organisé 15 scrutins en moins de 14 ans de pouvoir. Sans l'ombre d'une contestation, Hugo Chavez a, dans la nuit de dimanche à lundi, été reconduit pour six ans à la tête du Venezuela. Au terme d'un scrutin qui aura mobilisé plus de 80% des électeurs – un record – le charismatique homme fort de Caracas a récolté 55% des voix, contre 45% à son adversaire de centre gauche, Henrique Capriles Radonski, qui fédérait pourtant derrière lui l'ensemble de l'opposition. Ce dernier a d'ailleurs rapidement pris acte de sa défaite et a «félicité» le vainqueur du jour. «Pour gagner, il faut savoir perdre», a ajouté l'ex-gouverneur de l'Etat de Miranda, le deuxième plus peuplé du pays. En face, Hugo Chavez a d'abord réagi sur Twitter : «Merci à mon peuple aimé ! Vive le Venezuela ! Vive Bolivar !» et «Merci mon Dieu ! Merci à tous et à toutes», a-t-il écrit sur le site de microblogging, avant d'apparaître brièvement au balcon du palais présidentiel quelques heures plus tard. A 58 ans, le leader révolutionnaire semble plus que jamais prophète en son pays. Malgré un cancer – sur lequel les informations manquent – révélé à l'été 2011 et dont le dirigeant au béret rouge se dit aujourd'hui complètement guéri, ainsi qu'une opposition farouchement décidée à le faire enfin tomber, Hugo Chavez emporte toujours l'adhésion de son peuple, notamment des classes populaires. Souvent accusé d'autoritarisme ou de populisme, Hugo Chavez se présente au contraire comme un champion des élections, ayant organisé 15 scrutins en moins de 14 ans de pouvoir, a-t-il rappelé au cours de la journée, dimanche. Elu président en 1998 avec 56% des voix, il avait été réélu en 2000 avec 56,9% des suffrages. En 2002, cet ancien militaire, lui-même putschiste, est victime d'une tentative de coup d'Etat fomentée par les milieux d'affaires avant de remporter, en 2004, un référendum révocatoire convoqué par l'opposition. Chavez, l'insubmersible Insubmersible, il remportait à nouveau très largement la présidentielle de 2006, avant d'essuyer son seul échec électoral, en 2007, quand les Vénézuéliens ont repoussé une nouvelle réforme constitutionnelle. En 2009, il a toutefois fait adopter par référendum un amendement permettant la réélection indéfinie du Président. L'ancien lieutenant-colonel, âgé de 58 ans, a ainsi donc encore bénéficié dimanche de l'appui des classes populaires, majoritaires parmi les 28,9 millions de Vénézuéliens, en raison notamment des nombreux programmes sociaux mis en place par son gouvernement. Chantre des réformes sociales menées au pas de charge dans un pays qui tire l'essentiel de ses ressources de son pétrole, «le commandant» a promis de poursuivre la «révolution socialiste». Dimanche soir après l'annonce des résultats, il est apparu au balcon du palais présidentiel de Miralfores pour s'adresser à des milliers de partisans. Sous les acclamations de la foule qui scandait « Ouh ! Ah ! Chavez ne s'en va pas !», M. Chavez a salué une «bataille (électorale) parfaite sur toute la ligne, une bataille démocratique». «Aujourd'hui commence un nouveau cycle de gouvernement (...) dans lequel nous serons obligés, chaque jour, d'être meilleurs, de répondre avec plus d'efficacité aux nécessités de notre peuple (...). Je m'engage devant vous à un être meilleur Président que je ne l'ai été ces dernières années», a-t-il promis. Les pays étrangers, particulièrement les Etats-Unis où le président Chavez est considéré comme un «agent» de Moscou, ont suivi avec attention l'élection vénézuélienne. Les démocraties ultralibérales redoutent en effet que le modèle vénézuélien provoque un effet boule de neige dans le monde. A contrario, une victoire d'Henrique Capriles aurait provoqué un changement radical en matière de politique étrangère et un probable relâchement du contrôle de l'Etat sur l'économie, ainsi qu'une augmentation des investissements privés. C'est sûr, la réélection d'Hugo Chavez n'a pas fait que des heureux !