L'épisode récent de la fermeture (puis de la réouverture) des écoles privées, décidée par les pouvoirs publics, ne cesse de susciter émoi et inquiétude au sein des responsables de ces établissements et des parents d'élèves. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, l'on estime que « cette mesure avait failli hypothéquer l'avenir de milliers d'enfants scolarisés pour certains, depuis près de dix ans. » « Le transfert de nos enfants au secteur public n'est pas de nature à nous rassurer. Et si j'ai décidé de les inscrire dans le privé, c'est en raison de la qualité des enseignements qui y sont meilleurs et en ce sens, je suis plus que satisfaite des résultats », nous révèle une dame, qui, à l'instar des autres parents, s'affaire à organiser la riposte. Depuis que le ministère de tutelle a décidé de prendre en main le destin de ces écoles privées en leur accordant un sursis de trois mois pour se conformer aux normes, les parents d'élèves, quant à eux, comptent peser sur la tournure du débat. Les parents d'élèves s'organisent Aussitôt la décision de réouverture des établissements rendue publique par la tutelle, le « collectif » des parents d'élèves de la wilaya de Tizi Ouzou a noté, que, s'agissant de leurs enfants, « l'interruption brutale de leur scolarité, prononcée quelques jours auparavant, s'est avérée traumatisante tant pour les élèves eux-mêmes que pour les parents ». Le collectif s'est félicité que « la sagesse et l'intérêt de l'enfant aient prévalu, tout en se déclarant disponible à travailler en concertation avec les chefs d'établissement et les représentants de la tutelle en vue de la mise en conformité de ces écoles vis-à-vis des dispositions légales et réglementaires. » En attendant l'agrément Approchés lors d'une récente rencontre de travail, nombre de ces parents se sont interrogés « sur les réelles motivations de cette fermeture. ». Un autre parent trouve que « c'est le système de convention établie entre les établissements privés et le Centre français d'enseignement à distance (CNED) qui poserait problème. » Notre interlocuteur dit. Pour sa part, un parent, tout en défendant « la prééminence de la loi ne trouve pas moins que ces écoles existent depuis seize ans et ont donné trois promotions de bacheliers ». » « Si l'on a décidé de fermer ces établissements, cela serait dû à l'enseignement des matières scientifiques en français », explique-t-il. Pour leur part, des chefs d'établissement concernés ont des avis nuancés sur le sujet. Si certains préfèrent « rester prudents et ne pas se prononcer », d'autres se laissent aller à des tentatives d'explication. Ils laissent entendre, sans l'affirmer catégoriquement, que le motif de la fermeture est « l'usage de la langue française dans l'enseignement des sciences et la non-conformité des programmes à ceux du secteur public ». « Nous-mêmes avons déposé le dossier d'agrément de notre école, le 27 juillet 2005 et cela conformément au cahier des charges fixé. En sus du récépissé de dépôt du dossier, nous avons aussi obtenu la notification de la direction de l'éducation qui nous assure du bon traitement de notre requête », nous dit un responsable d'une école privée. Il affirme avoir capitalisé une expérience de 14 ans, durant lesquels, il n'a pas cessé, en association avec des parents d'élèves, de consolider financièrement son établissement. Confiant quant à l'agrément prochain de son établissement, il affirme « avoir enregistré par le passé une réussite au bac de 14 candidats sur 15 ». L'on apprend, par ailleurs, qu'après la réouverture des écoles privées le 5 mars dernier, leurs dirigeants ont été reçus par des responsables centraux du ministère de l'Education nationale. Loin d'être content des turbulences qui affectent la scolarité de son enfant, un cadre d'une société établie au sud du pays, ne se limite pas à la revendication du droit d'existence aux établissements privés. « Ce que je trouve scandaleux, c'est de soumettre l'école privée au régime du registre du commerce, alors qu'il est impératif de mettre à l'abri ces initiatives de toute considération mercantile et commerciale », lance-t-il. Bien plus, notre interlocuteur lance un appel aux autorités « pour subventionner la scolarisation des enfants dans les établissements privés car, dit-il, le droit de l'enfant à l'instruction est garanti par la loi ».