Prise par le wali de Tizi Ouzou, il y a deux jours, la décision portant fermeture, en milieu d'année scolaire, des écoles privées d'enseignement dans la wilaya commence d'ores et déjà à susciter des réactions dans la région. Alors que les responsables des neuf écoles concernées par cette décision se sont réunis hier pour débattre de cette décision et décider d'une éventuelle action commune à entreprendre, maintenant qu'ils sont mis devant le fait accompli, le bureau régional du parti RCD a rendu publique une déclaration de dénonciation dans laquelle il considère qu'“au-delà du caractère illégal et arbitraire de cette décision, d'autant que l'ensemble de ces établissements dispose d'un récépissé de dépôt de mise en conformité, le wali de Tizi Ouzou vient de se rendre coupable d'un déni de justice avéré et d'une violation gravissime du droit fondamental des enfants à l'enseignement consacré aussi bien par la législation nationale que par les textes internationaux que l'Algérie a ratifiés”. Aux yeux des responsables locaux du parti de Saïd Sadi, “rien ne justifie la fermeture de ces écoles en cette période de l'année, dont les conséquences sont traumatisantes sur l'esprit innocent de ces enfants”. “C'est un acte unique et infondé qui relève d'un abus de pouvoir manifeste”, ajoute encore, dans sa déclaration, le RCD qui, tout en exprimant son soutien aux parents d'élèves dans toute action qu'ils jugent utile d'entreprendre en vue de rétablir leurs enfants dans leur droit, estime que “l'intérêt suprême des élèves et leur droit essentiel à l'instruction plaident au fonctionnement de ces écoles dans l'attente d'une réponse de la tutelle quant à leur demande d'agrément”. Contactés au sujet de cette même décision, responsables et parents d'élèves n'ont pas caché leur inquiétude bien que pour le moment, ont-ils affirmé, aucun écrit officiel leur demandant de fermer leurs portes n'est encore reçu. Par ailleurs, dans une déclaration les responsables des écoles privées et d'enseignement de Tizi Ouzou confirment avoir reçu une notification de fermeture émanant des services de la police. Ils s'étonnent de cette notification alors que les dossiers de demande d'agrément déposés depuis sept mois auprès des instances concernées n'ont, à ce jour, pas reçu de réponse. SAMIR LESLOUS