Des responsables du ministère se sont entretenus avec les travailleurs en colère, et ce, suite à l'entrée de force des protestataires de l'Etusa qui ont occupé durant toute l'après-midi d'avant-hier le siège de leur direction générale. «Le président du conseil d'administration et le directeur des transports de la wilaya d'Alger nous ont promis de nous convoquer dans les prochains jours pour discuter de nos problèmes», déclare Djamel Aït Medjane, un syndicaliste licencié. Mais l'administration de l'Etusa et le syndicat d'entreprise refusent catégoriquement de reconnaître ces travailleurs protestataires ; pour M. Bouteba, secrétaire général du syndicat d'entreprise, «ceux qui ont protesté hier ne sont pas des travailleurs de l'Etusa. Ils ont été licenciés. 80% n'ont aucune activité au sein de l'entreprise. Il y a des retraités et ceux qui ont quitté l'entreprise volontairement». Pour la convention collective, l'une des revendications des protestataires, Mohand Saïd Cheref, directeur général adjoint, déclare qu'une commission paritaire a été installée en vue d'élaborer une nouvelle nomenclature des postes. «Nous travaillons avec un bureau d'études étatique qui est en train de revoir toute la nomenclature des postes. Nous revaloriserons tous les métiers au niveau de l'Etusa. Nous allons revoir ce qu'ils sont en train de réclamer à chaque fois. L'augmentation des salaires dépend du bureau qu'on a chargé», explique Mme Djaâfri, responsable de la communication à l'Etusa. Au sujet du cas Aït Medjane, le secrétaire général du syndicat précise qu'il était syndicaliste. «C'est l'union locale qui lui a enlevé la casquette de syndicaliste. Il est passé en conseil de discipline et a été licencié», affirme M. Bouteba. Et d'ajouter : «Celui qui veut les reconnaître (ces protestataires, ndlr), c'est son problème. Le DTW n'a aucune relation avec l'entreprise. S'il veut les recevoir, c'est son affaire. Le syndicat d'entreprise et l'administration ne les reconnaissent pas.» Ce responsable du syndicat de l'Etusa est allé jusqu'à accuser ces travailleurs d'être manipulés par des gens étrangers à l'entreprise. Pour M. Belkaïd, syndicaliste, c'est un membre de la Fédération nationale des transports à l'UGTA qui les manipule : «C'est ce syndicaliste (membre de la fédération) qui les a poussés à rentrer de force hier (dimanche). Son objectif est de saboter l'Etusa.» En ce qui concerne l'application de la convention collective élaborée en 1997, le SG du syndicat souligne que celle-ci est déjà appliquée. «Il n'y a aucun travailleur qui touche un salaire plus bas que le SNMG, à savoir 18 000 DA», assure-t-il. Les travailleurs de la direction générale ont observé, hier, un arrêt de travail en signe de protestation contre l'entrée de force de leurs collègues au siège de la direction générale. L'administration de l'Etusa va-t-elle déposer une plainte suite à cette démonstration de force ? M. Cheref a répondu par un oui et un non. Un huissier de justice s'est déplacé. Tous les gestes des protestataires ont été filmés. «On ne sait pas encore ce qui a été promis par le président du conseil d'administration», note le directeur général adjoint qui n'a pas l'intention d'engager un bras de fer avec les protestataires. Pourquoi alors l'administration et le syndicat refusent de négocier avec eux ? «L'administration a refusé de les recevoir parce que nous n'avons rien à voir avec eux», tranche M. Cheref. Pour le secrétaire général du syndicat, ces protestataires ne sont «pas représentatifs».