Les habitants de Lâalam ont enterré, hier, les quatre victimes du séisme de lundi dernier dans la torpeur épaisse léguée par deux nuits éprouvantes. Consolation tout de même, tous les blessés ont rejoint leurs familles, à l'exception de deux femmes, souffrant de fractures, qui restent sous surveillance à l'hôpital de Béjaïa. Les équipes du CTC continuent de recenser les habitations ébranlées par le sinistre. Le dernier décompte communiqué, hier, en fin d'après-midi par les autorités de wilaya, fait montre de l'ampleur des dégâts -140 habitations détruites ou menaçant de s'effondrer. Autant de gîtes à reconstruire. Un bilan qui concerne Lâalam, mais aussi les hameaux qui lui sont rattachés, Aït Amar, Aït Bouchakoul, Taskala et Aït Moussa. Des vivres et des tentes ont été distribués aux familles, dont les misérables logis avaient été détruits ou simplement endommagés. « Jusqu'à hier vers 15h, environ 170 familles ont pu bénéficier de la distribution de tentes, entamée dans l'après-midi de mardi, alors que des vivres provenant des collectivités et des opérateurs économiques privés ont été distribués selon un listing concernant, jusqu'à l'heure, 106 ménages », affirme-t-on. « L'opération se poursuit en fonction des demandes exprimées par les citoyens et les résultats du recensement », nous apprend le chef de cabinet du wali de Béjaïa, qui assure que les moyens de secours et d'appui garantissent une réponse plus que suffisante à la demande. Peu d'engagements Il confirme de plus en plus, en effet, qu'en matière d'engagement des moyens matériels et humains, les pouvoirs publics ont anticipé sur une catastrophe autrement plus dévastatrice que celle provoquée par la secousse de lundi dernier. Pour l'illustration, des unités de la Protection civile ont été dépêchées de 14 wilayas du pays avec des effectifs globaux qui ont dépassé les 700 agents pour des interventions finalement bouclées par les agents en exercice dans la wilaya durant les quelques heures qui ont suivi le séisme.Désormais, commence pour les sinistrés le chemin sinueux et incertain de la compensation que le déplacement des trois représentants du gouvernement sur les lieux, avant-hier, a laissé miroiter. Sur ce plan, peu d'engagements précis ont été pris par la délégation ministérielle, dont la mission a semblé se limiter à faire la démonstration que les réflexes ont évolué, côté pouvoirs publics, depuis le séisme de Boumerdès en 2003. Pour le cas des habitations détruites, l'on retient seulement que les sinistrés devront compter sur le dispositif classique du logement rural qui prévoit des aides à la construction.Point d'indemnisation donc, d'autant que les textes de loi, revus à l'issue de la catastrophe de Boumerdès, obligent à l'assurance du bâti contre les catastrophes naturelles comme préalable à l'indemnisation. Or, dans ces contrées où l'Etat se manifeste à travers les édifices de deux établissements scolaires et d'un siège de la garde communale, l'habitat passe dans la grille officielle de l'illicite. Un casse-tête qui réserve des incertitudes et peut-être de mauvaises surprises aux sinistrés qui, passées les grandes frayeurs et l'émotion installée par le tremblement de terre, ouvrent les yeux sur l'ampleur de l'épreuve qui les a frappés.