la Kabylie maritime a été ébranlée. 485 familles sinistrées et beaucoup de dégâts matériels notamment dans les bâtiments et les ouvrages routiers, tel est le bilan enregistré dans la wilaya de Tizi Ouzou du violent séisme qui a secoué la région Centre du pays. En effet, par la proximité de l'épicentre du séisme, la wilaya de Tizi Ouzou a été sensiblement ébranlée par la forte secousse tellurique de mercredi dernier. La Kabylie maritime, notamment Tigzirt où l'on a enregistré deux morts à la suite de l'effondrement d'un mur, de nombreux blessés après la chute d'un bâtiment de quatre étages, a été la zone la plus touchée par le tremblement de terre. Ailleurs, les dégâts ont été de moindre importance. A ce titre, 1 mort a été enregistré à Tadmaït dans les mêmes circonstance que Tigzirt, pareil pour une vieille femme à Makouda alors qu'à Tizi Ouzou-ville un vieillard est mort sur le coup après la chute d'une grosse pierre qui se trouvait sur le toit de l'ancienne mairie de la ville des Genêts. A Draâ El-Mizan et Sidi Naâmane deux vieilles ont été terrassées par une crise cardiaque due à la panique. Pour ce qui est des sinistrés, on dénombre une quinzaine de familles dont les demeures sont sérieusement fissurées à Tizi-Ville, 152 à Draâ El-Mizan, 200 à Draâ Ben Khedda, une vingtaine à Bouzguène et le reste dans la région de Tigzirt. Hier, 26 cadavres, dont la plupart acheminés de la wilaya de Boumerdès, se trouvaient au CHU Nedir-Mohamed. En sus de ce décompte macabre, le séisme a provoqué des scènes de panique et d'hystérie sans précédent dans la région. En effet, la psychose et l'effroi étaient à leur comble dans la soirée de jeudi. Pris au dépourvu (la plupart regardaient la finale de coupe de l'UEFA). La peur était amplifiée par le bruit apocalyptique qui a accompagné la première secousse. Des cris, des pleurs, des évanouissements, des bousculades dans les cages d'escaliers, on fuyait instinctivement. Les habitations étaient désertées par leurs propriétaires. , enfants, jeunes et moins jeunes étaient dans la rue. Hagards et regards vides, la peur se lisait sur tous les visages. Passé ce premier choc, les gens n'ont pas eu encore le temps de reprendre leurs esprits qu'une réplique assez forte crée un nouveau mouvement de panique. Dès lors, le traumatisme était ancré dans les esprits. Tous avaient la phobie de rentrer. Ainsi, beaucoup de familles ont passé la nuit à la belle étoile sous des tentes improvisées. Cela dit, l'angoisse et l'affolement ont augmenté au rythme des répliques. Des sentiments d'autant plus boustés par les folles rumeurs distillées par la vox populi. Jeudi et vendredi, la ville de Tizi Ouzou offrait un spectacle triste et sinistre. La circulation a diminué et les magasins sont presque tous restés fermés, seules les sirènes stridentes des véhicules de la Protection civile tiraient la ville de sa torpeur. Les services des urgences et les cliniques privées étaient débordés par les nombreux blessés évacués de la wilaya de Boumerdès. Pour leur part, les antennes locales du Croissant-Rouge ont lancé une vaste opération de solidarité pour la collecte de sang, de denrées alimentaires, de couvertures et de vêtements. Cela dit, hier, vendredi, jour de piété et de recueillement, tous avaient une prière ou une pensée pour les victimes de cette énième catastrophe qui frappe le pays.