Le magistrat instructeur relevant du tribunal de Tiaret a décidé, lundi tard dans la journée, de placer sous contrôle judiciaire l'ex-PDG des Moulins de Tiaret, A. Nems, un de ses anciens assistants T. N., l'ex-responsable du syndicat L. T., le chef de dépôt B. R. et deux clients A. S. et O. S. pour détournement de biens publics, faux et usage de faux, et trafic d'influence, entre autres accusations ayant valu à cette filiale, l'une des sept que compte le groupe Eriad Tiaret, un préjudice que certains estiment à plus de 6 milliards de centimes,voire dix pour d'autres. L'affaire, l'une des quinze en cours d'instruction, remonte en fait à l'année 2000 quand Abdelkader Ghalmi, alors PDG, en découvrant un important écart au dépôt 34, alerta la justice par plainte. D'autres affaires au dépôt 12 L'écart en question - plus d'un milliard représentant 7565 q de farine - découvert par la commission d'inventaire en présence d'un huissier de justice, aura été donc le point de départ d'une suite de malversations constatées pour lesquelles allait faire les frais ce même cadre après seulement vingt jours de présence à la tête des Moulins de Tiaret qui venait de remplacer A. Nems, dont le départ a été suscité par la montée au créneau des travailleurs, dont une partie venait d'être licenciée. Les cadres incriminés, bien qu'ayant tout fait pour effacer toute trace, ont été au bout de leur peine, puisque les écritures comptables allaient démontrer les preuves irréfutables d'un scandale qui faisait jaser le tout-Tiaret et dont nous n'avons cessé d'en rapporter par bribes ses relents. En plus donc des activités scabreuses au dépôt 34 allaient se succéder les affaires liées à celui du dépôt 12 implanté en banlieue, à Zaâroura, dont le trou a fait prévaloir un écart de près de 10 millions de dinars. Le préposé responsable dans cette structure aurait lâché ses protecteurs qui l'avaient instruit, mais là aussi la réalité ne calquait pas aux chiffres d'inventaire. Quelques mois plus tôt, alors qu'étaient instruites certaines affaires, c'est carrément le conseil d'administration qui ira désavouer son PDG des Moulins de Tiaret, car plusieurs contrevérités corroborent un jeu d'écritures et autres gymnastiques d'un genre nouveau. Certaines de nos sources parlent même de dossiers liés à l'assurance, encaissement de créances contraire à la réglementation, de rebrutage de marchandise avariée, de pièces de rechange maquillées, de complaisance à l'égard de certains créanciers. Même de faux documents auraient été établis chez un notaire, d'affaire liée à un trou dans la trésorerie de la sacherie, de chèques en bois émis en fin d'année pour se soustraire au paiement à échéance de créances estimées à des centaines de millions de dinars et bien sûr de l'extorsion de fonds en nature par un responsable de la commission sociale, nonobstant le dépôt de plainte par des travailleurs retraités qui s'estimaient grugés dans l'affaire dite des bons de semoule. Lundi donc c'est presque une trentaine de personnes, dont seize sous contrôle judiciaire, qui étaient concernées par cette affaire pour laquelle des mandats d'amener auraient été lancés. Un concerne l'ex-PDG du groupe, M. Naâk. Le groupe Eriad Tiaret, qui entame sa privatisation après la cession des filiales de Relizane, Mostaganem, Mahdia et bien d'autres, reste à ce titre financièrement à genoux. Quelque part sa mort était programmée.