Le juge d'instruction près le tribunal de Theniet El Had, dans la wilaya de Tiaret, a décidé, tard dans la soirée de mercredi dernier, la mise sous mandat de dépôt de 14 personnes, dont le P/APC déchu, l'ex-chef de daïra (actuellement en poste dans la wilaya de Sétif), des membres de l'assemblée communale, des cadres de l'administration ainsi que deux subdivisionnaires (urbanisme et construction et travaux publics) ainsi que des fournisseurs privés. D 'autres personnes, mises en cause dans l'affaire, ont été placées sous contrôle judiciaire par le magistrat instructeur. L'instruction du dossier, concernant, pour rappel, le détournement de deniers publics dans la commune du chef-lieu de wilaya, fait l'effet d'une véritable bombe dans la ville. Hier, les commentaires allaient bon train sur l'issue de l'affaire. Au siège de l'APC, les mines étaient pour le moins accablées. Des élus, qui se sont retrouvés dans le bureau du président d'APC intérimaire, étaient tellement abattus que certains n'ont pas caché leur volonté de démissionner, affirment des sources de l'assemblée municipale. L'affaire, il est vrai, risque fort d'éclabousser grand monde. Comme rapporté dans notre précédente édition, la justice s'intéresse aux détournements opérés dans l'enveloppe financière dégagée par les pouvoirs publics pour la préparation de la visite, finalement annulée, du président de la République à Tiaret. Les différents acteurs instruits par l'ex-wali (actuellement en poste à Boumerdès) et l'ex-chef de daïra, pour prendre en charge les préparatifs de la visite, se seraient vu délivrer des bons de commande selon des procédés douteux que l'instruction en cours est en train de révéler. Pas moins de 17 des 53 milliards de centimes déboursés pour l'occasion, auraient été consommés sans passer par les circuits réguliers du code des marchés publics. Les mis en cause, dont certains n'ont pas supporté le choc et ont dû solliciter des soins médicaux, ont introduit un appel devant la chambre d'accusation près la cour de Tiaret. Enfin, il y a lieu de noter que l'instruction du dossier a été confiée au tribunal de Theniet el Had en raison du statut de l'ex-premier magistrat de la commune. La fonction de celui-ci lui conférant le statut d'officier de police judiciaire, il ne pouvait de ce fait être poursuivi par le tribunal de sa circonscription.