La révision de la loi sur les hydrocarbures a pour principal objectif d'assurer essentiellement la sécurité énergétique du pays à long terme, a indiqué hier dans une intervention à la Chaîne I de la Radio nationale, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi. «Nous constatons que la demande nationale en énergie augmente. Pour l'électricité, l'augmentation annuelle est de 12-13% ; pour les carburants et produits pétroliers de 15 à 20%. La consommation annuelle en énergie est de 40 millions de tonnes équivalent pétrole (tep) et, d'ici 20 ans, elle pourrait augmenter à 70, 80 et peut-être 100 millions de tonnes équivalent pétrole», a indiqué le ministre. «Nous réfléchissons à comment sécuriser l'approvisionnement et nous devons mobiliser toutes les sources d'énergie (hydrocarbures, solaire, éolien, énergies renouvelables) et nous réfléchissons même, pour un avenir lointain, à l'énergie nucléaire», a ajouté le ministre. «On est en train de renforcer l'exploration dans les régions non connues et on recherche le partenariat pour les nouvelles technologies», a-t-il indiqué. Selon les statistiques de Sonatrach, en 2010, le niveau des exportations en volume a été de 116,3 millions de tep pour un volume total commercialisé de 157,5 millions de tep. Les quantités vendues sur le marché national destinées aux tiers (non inclus les bitumes et unités Sonatrach) ont atteint 36,1 millions de tep en 2010. Les livraisons de carburant au marché national se sont élevées à près de 11 millions de tonnes. Le volume des importations, en 2010, a atteint 1,3 million de tonnes. Concernant la principale nouveauté de cette loi, le ministre a cité l'application de la Taxe sur le revenu pétrolier sur le taux de rendement et non plus sur le chiffre d'affaires. Le premier forage offshore devrait être réalisé d'ici 2013-2014, selon le ministre, qui a indiqué que «l'exploration d'hydrocarbures dans l'offshore algérien est au stade des études et le premier forage devrait avoir lieu d'ici 2013-2014». «On sait où doit avoir lieu le premier forage», a ajouté M. Yousfi, sans donner de détail. Toutefois, il a précisé que «Sonatrach n'a pas d'expérience dans l'offshore» et qu'elle avait «besoin de partenaires». «L'exploration sera renforcée dans plusieurs régions, dans les anciennes régions du Sud mais aussi dans le Sud-Ouest, le Nord et l'offshore», a indiqué le ministre en citant «des petites découvertes encourageantes faites à Béchar, Tébessa et Tiaret». Dans le programme énergétique, les énergies renouvelables revêtent un aspect stratégique et le programme avalisé par le gouvernement en 2011 a commencé à être appliqué, selon le ministre, qui a cité l'usine de panneaux photovoltaïques de Rouiba qui pourrait entrer en production l'année prochaine, le projet d'usine de silicium, la station expérimentale de Ghardaïa qui doit étudier la rentabilité des technologies, les études concernant 6 unités solaires, les 16 villages solaires et la fabrication de chauffe-eau solaires qui a déjà commencé, la ferme éolienne d'Adrar de 10 MW qui devrait être prête dans une année,sans oublier la centrale solaire hybride solaire-gaz de Hassi R'mel de 150 MW inaugurée en 2011. Selon le ministre, il y a nécessité de rechercher un partenaire pour fabriquer les éléments localement et cette recherche se poursuit. Concernant l'électricité, les problèmes apparus cet été ont commencé à être pris en charge, selon le ministre, qui a indiqué que les moyens actuels suffisent à la demande, le problème réside dans le pic de la demande à certaines heures à cause de la climatisation. Aussi le programme prévoit d'augmenter les capacités actuelles avec 10 000 MW à 15 000 MW supplémentaires d'ici 5 ans. Il y a aussi nécessité d'installer 4000 à 5000 transformateurs pour améliorer la qualité de service. M. Yousfi a abordé d'autres activités comme l'amélioration de la distribution du gaz butane, l'exploitation des mines de fer ou les projets d'unités de phosphates.