Photo : Mahdi I. Le ministre des l'Energie et des Mines, M.Youcef Yousfi, a démenti les informations selon lesquelles l'Algérie a fait le choix d'adhérer au projet régional de développement des énergies renouvelables Desertec. Et qu'elle est plutôt prête à travailler avec plusieurs partenaires. «L'Algérie n'a pas encore fait de choix concernant son adhésion aux projets régionaux de développement des énergies renouvelables et qu'elle est prête à travailler avec plusieurs partenaires, aussi bien dans le cadre de Desertec, de Transgreen ou du Plan solaire méditerranéen (PSM), a-t-il indiqué hier sur les ondes de la chaîne III. Le projet de développement des énergies renouvelables sera présenté aujourd'hui en Conseil des ministres. Il devrait aider l'Algérie à produire 40% de ses besoins d'électricité à partir des énergies renouvelables en 2020. Aussi, «une usine de silicium, produit entrant dans la production des panneaux solaires, sera prête en 2013», a annoncé le ministre. Et que la ville de Hassi Messaoud, entre autres villes nouvelles, sera alimentée, grâce à cette usine, en énergie renouvelable en 2020. M. Yousfi a indiqué que l'Algérie prévoit aussi d'exporter vers l'Europe, en partenariat avec des acheteurs européens, 2.000 MW d'énergies renouvelables à l'horizon 2020, et 10.000 MW à l'horizon 2030, si «les conditions pour cet investissement seront réunies», a-t-il expliqué. 60 projets dans le domaine des énergies renouvelables devant propulser sa production d'électricité à partir de ces énergies alternatives à 3.000 MW à l'horizon 2020 ont été identifiés. Concernant le prix de ces énergies coûteuses, le ministre a souligné que c'est le gouvernement qui va décider des subventions et du soutien de ces énergies, estimant qu'à moyen terme, les consommateurs devraient supporter une partie de ces coûts. Au sujet des recettes des hydrocarbures, le ministre indiquera que celles-ci sont en hausse de 25% par rapport à 2009. «L'Algérie a clôturé l'année 2010 avec des recettes des hydrocarbures de 55,7 milliards de dollars», a-t-il dit. Quant à la baisse de la production qui s'est établie selon des prévisions déjà annoncées à 220 millions de tonnes équivalent pétrole en 2010 contre 222,5 tep en 2009, le ministre a précisé qu'«il s'agit d'un tassement en non pas d'une régression de la production (...) et ce qui compte c'est la valeur des exportations et non pas les volumes exportés». DES RESERVES D'URANIUM SUFFISANTES POUR ALIMENTER DE FUTURES CENTRALES NUCLEAIRES Au sujet de l'énergie nucléaire, l'invité de la radio a fait savoir que son département étudie les conditions pour lancer à moyen terme une première centrale nucléaire, indiquant qu'il «faut toutefois une douzaine d'années de préparation» pour pouvoir la construire. Il a rassuré dans ce sens que l'Algérie dispose de réserves d'uranium suffisantes pour alimenter à long terme ces futures centrales nucléaires, en soulignant que ces réserves sont appelées à augmenter à la faveur des efforts d'exploration qui seront engagés. Le ministre a, par ailleurs, indiqué que son département s'attelle «à corriger la situation» de certains investisseurs étrangers qui n'ont pas respecté les engagements en matière d'exploitation minière, prévoyant des mesures de sanctions à l'encontre des entreprises qui faillent à ces engagements. Concernant le domaine gazier, M. Yousfi a fait savoir qu'il sera procédé prochainement à l'évaluation du potentiel algérien en gaz de schiste. Pour le redéploiement sur le marché gazier international, il a tenu à préciser que l'Algérie dispose de ses propres atouts, qui consistent en d'énormes réserves et d'importantes infrastructures notamment des gazoducs déjà réalisés. Mais «elle se trouve en complémentarité avec les pays exportateurs et non pas en compétition», a ajouté le ministre en allusion à deux pays (Qatar et Russie), principaux concurrents de l'Algérie sur le marché gazier européen. LES RESERVES PETROLIÈRES ALGERIENNES NE VONT PAS S'EPUISER EN 2020 Sur un autre chapitre, il a tenu à rassurer que les réserves pétrolières algériennes ne vont pas s'épuiser en 2020, tel qu'avancé par certains analystes, car elle dispose d'un énorme potentiel appelé à accroître à la faveur d'un vaste programme d'exploration qui sera engagé. «Pour 2011, nous allons augmenter l'exploration de plus de 40% par rapport à 2010, année durant laquelle 29 découvertes d'hydrocarbures ont été enregistrées, a annoncé le ministre qui a signalé que l'exploration sera étendue aux zones géologiques les moins connues. Revenant sur l'affaire Sonatrach, le ministre a qualifié de «sérieux et inadmissibles» les faits reprochés aux anciens dirigeants de Sonatrach, impliqués dans des affaires de gestion du groupe. «Il y a un certain nombre de déviations que je regrette, un certain nombre de choses illégales qui ont été commises», a-t-il regretté. Mais «Sonatrach va bien», selon le ministre qui annonce de nouvelles mesures pour le renforcement du contrôle au sein du groupe.