Les partis politiques et les indépendants ayant présenté des listes de candidatures aux élections locales du 29 novembre prochain sont suspendus au verdict de l'administration. Cette dernière dispose de dix jours pour examiner tous les dossiers présentés le 10 octobre. Elle devra valider ou invalider une partie ou la totalité des candidatures aux APW et aux APC. «Tout rejet d'une candidature ou d'une liste de candidats doit être dûment et explicitement motivé par décision. Cette décision doit être notifiée, sous peine de nullité, dans un délai de 10 jours francs à compter de la date de dépôt de la déclaration de candidature», stipule l'article 77 de la loi électorale. Le même texte donne, toutefois, la possibilité aux partis et aux candidats d'introduire des recours devant des tribunaux administratifs. «Le rejet (d'une candidature) peut faire l'objet d'un recours devant le tribunal administratif territorialement compétent dans un délai de 3 jours francs à compter de la date de notification de la décision. Le tribunal administratif territorialement compétent statue dans un délai de 5 jours francs, à compter de la date d'introduction du recours. Le jugement du tribunal n'est susceptible d'aucune voie de recours. Le jugement est notifié d'office et immédiatement aux parties intéressées et au wali pour exécution», précise le même article. Ainsi donc, les listes définitives des candidatures aux prochaines élections locales seront connues dès le début de la semaine prochaine, pour permettre aux partis en lice d'entamer les préparatifs de la campagne électorale. Une campagne qui ne sera certainement pas facile à mener dans une atmosphère caractérisée par une désaffection populaire sans précédent. Un désenchantement déjà perceptible sur le terrain. En effet, plus d'un mois après la convocation du corps électoral, le 1er septembre dernier, les Algériens ne sont toujours pas intéressés par le prochain scrutin : pas de débats populaires sur les élections et de moins en moins de candidatures. Cette situation a contraint la majorité des partis engagés dans cette course à faire dans «la pêche aux candidats et surtout aux candidates pour satisfaire les exigences de la loi électorale (quota des femmes dans les assemblées élues, ndlr)». Même les formations politiques les plus anciennes, qui se disent ancrées dans la société, ont éprouvé d'énormes difficultés pour confectionner leurs listes de candidatures, sans toutefois couvrir la majorité du territoire national. Cette situation a favorisé, selon plusieurs observateurs, la reproduction des certaines pratiques répréhensibles, telles que «le népotisme, l'achat des places sur les listes électorales et le nomadisme politique». La transhumance politique s'est accentuée cette fois-ci et les idéologies des partis ont été reléguées au second plan.