Il s'agit de redonner vie à ce mouvement dans cette région où les nobles principes sont moribonds. Une soixantaine de doyens du scoutisme de la wilaya de Biskra se sont réunis, lundi soir, au Club des retraités de l'éducation nationale du quartier de la Gare pour mettre en place une cellule de réflexion et de propositions, composée de 14 membres, qui aura pour mission principale de redonner vie au mouvement des scouts musulmans algériens à Biskra où les nobles principes du scoutisme, à l'instar des autres régions du pays, «sont moribonds», ont reconnu de nombreux présents à cette assemblée d'anciens scouts. Foulard vert et blanc autour du cou, Taleb Ahmed Abdelghani dit Kaid Farid, président de cette cellule, a tracé les grandes lignes de son programme qui est de réactiver ou de créer des sections de scouts dans toutes les daïra de la wilaya pour, selon lui, «inculquer aux enfants la devise des scouts qui est de servir, croire, obéir, unir et travailler.» Cet ancien scout de Biskra propose aussi d'élaborer un fichier régional des anciens scouts, de recueillir leurs témoignages, les chants et les photographies qu'ils peuvent détenir afin de recomposer l'histoire de «cette école avant-gardiste du nationalisme algérien d'où sont issus de nombreux acteurs de la révolution de 1954», selon ses mots. Ajoutant que «le scoutisme, après avoir été le terreau du patriotisme et du combat pour l'indépendance, a désormais, 50 ans après celle-ci, une autre mission consistant à renforcer la personnalité des jeunes dont l'esprit est assailli par mille et une nouvelles valeurs, tendances et notions antinomiques avec les valeurs ancestrales de notre société. L'orateur est d'avis que le scout est la personnification du bien, du dévouement et de la bonne action (BA) envers soi-même, vis-à-vis des autres et de la nature. Fier d'avoir côtoyé, dans les années 1950, le valeureux Larbi Ben M'Hidi dans un groupe de louveteaux des SMA de Biskra, Kaid Bachir Selmia a rappelé que «le scoutisme doit faire contrepoids aux idées et aux valeurs mondialistes véhiculées par les medias et Internet par lesquels passent inévitablement l'éducation et le formatage des comportements des jeunes générations». Pour sa part, Cheikh Leksouri, dit Kaid Tahar, n'a pas mâché ses mots pour dire tout le dépit que lui inspire la situation actuelle du scoutisme. «Quelques enfants portant short et chemises bardés de médailles qu'ils n'ont pas gagnés et ne sachant rien des valeurs fondant le scoutisme ne font pas le scoutisme, qui doit retrouver sa place dans la société, aujourd'hui plus que jamais», a-t-il lancé en se disant heureux de la constitution de cette cellule ayant la lourde tâche de ressusciter le scoutisme «à une époque où les défis jetés à l'Algérie sont encore plus difficiles à gagner que par le passé» selon ses mots.