De nombreux militants des droits de l'homme et des syndicalistes se sont déplacés, hier à Sétif, pour soutenir Saïd Bourekba, membre de la Fédération des fonctionnaires de la justice affiliée au Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (Snapap), qui était en audition devant le magistrat instructeur près le tribunal de la ville. Des heurts ont émaillé le rassemblement tenu devant l'enceinte du tribunal et certains d'entre eux ont été interpellés par la police. Ainsi, une dizaine de militants, dont Yacine Zaïd, ont été emmenés au commissariat central avant d'être relâchés une heure après. D'après des militants, les forces de police ont fait usage de violence pour les évacuer de l'enceinte du tribunal. Selon les mêmes sources, il y aurait eu plusieurs blessés, parmi eux Abdelkader Kherba, membre du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) et militant de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh). Les militants voient ainsi, dans la réaction de la police, une énième atteinte au droit de manifester et de militer pour l'expression démocratique. A noter que contrairement à ce qui a été avancé, le procès de M. Bourekba n'a pas encore été fixé et sa présence hier au tribunal entrait dans le cadre de l'instruction de son affaire. A cet effet, il a été seulement entendu par le magistrat instructeur. M. Bourekba, assigné à résidence, est accusé d'avoir saboté le réseau informatique du tribunal de Sétif où il travaillait en tant que technicien supérieur avant d'être suspendu de ses fonctions.