Sur les 527 habitations visitées par les équipes du CTC au village Laâlam (commune de Tameridjt), à l'issue du séisme de lundi dernier, un peu plus du tiers a été coché au rouge ou à l'orange, synonyme de la nécessité de les raser ou de les conforter. Le bilan définitif des dégâts communiqué jeudi dernier par le wali de Béjaïa fait état de 197 maisons effondrées ou menaçant de s'effondrer. Beaucoup pour un village de la dimension de Laâlam. L'avenir pour les sinistrés se résume désormais, officiellement, à moins d'un appoint du Fonds national de solidarité, à l'octroi d'aides dans le cadre de la formule du logement rural, consistant concrètement au versement échelonné d'une enveloppe de 500 000 DA pour chaque bénéficiaire. Le mécanisme n'est pas sans contraintes et sans raideurs administratives. Selon Rachid Fatmi, le premier responsable de la wilaya, son administration a déjà entrepris de contacter le ministère de l'Habitat pour les alléger en fonction de la réalité propre au cas de Laâlam. L'on veut ainsi contourner l'obligation de la délivrance du permis de construire, procédure pratiquement inapplicable dans ces contrées où le foncier reste une affaire de legs et de propriété privée non enregistrée, et décharger exceptionnellement les villageois de l'exigence d'un apport personnel préalable, tel que prévu par la formule. L'adaptation technique d'un programme ordinaire à une situation des plus exceptionnelles en somme. La proposition reste par ailleurs sujette aux conséquences pour l'heure non expertisées d'un aspect important des dégâts. Le tremblement de terre de lundi dernier a en effet ébranlé les sols dans plusieurs points du village, construit en îlots disparates et sur des gradins friables, comme en témoignent les fissures profondes constatées sur le terrain. La question inquiète, reconnaît-on, et peut impliquer une nouvelle complexité pour la reconstruction dans la mesure où dans la localité, outre la rareté des terrains constructibles, l'Etat ne dispose d'aucune assiette propre pouvant permettre de songer à déplacer les habitants. Enfin, l'on rassure que la prise en charge des sinistrés est plus que satisfaisante. Ainsi, plus de 215 tentes ont été distribuées aux familles en sus de quantités de vivres suffisantes pour permettre aux ménages concernés une autonomie de deux semaines. Un chiffre qu'on invite à lire à l'aune des 197 habitations recensées, comme touchées pour souligner la générosité et l'élan de solidarité déployé. « A la base des premières informations qui nous sont parvenues du CRAAG et dans le trouble des premiers instants, nous nous sommes attendus à une catastrophe autrement plus dévastatrice », confie le wali.