Classer la pathologie comme maladie chronique était l'une des recommandations lors de la quatrième journée de la société algérienne du glaucome, tenue hier à Alger. L'inscription du glaucome sur la liste des maladies chroniques par la CNAS est aujourd'hui une priorité, selon la société algérienne du glaucome. Cette maladie qui prend de l'ampleur menace certaines populations, notamment celles du sud du pays. Une enquête réalisée à Timimoun par l'équipe d'ophtalmologistes du CHU de Bab El Oued et présentée hier à l'occasion de la 4e journée de la société algérienne du glaucome (SAG) confirme encore une fois l'étendue de cette maladie, dont le traitement est à vie. «Il s'agit d'un collyre qui est relativement cher et que le patient doit utiliser deux à trois fois par jour. Chose qu'une certaine catégorie de population ne peut respecter à la lettre, d'où l'intérêt de placer cette maladie parmi les maladies chroniques», a plaidé le Pr Tiar, chef de service d'ophtalmologie du CHU de Bab El oued et présidente de la SAG, avant de remercier les services de la sécurité sociale qui sont à l'écoute. Elle appelle ainsi à faire le dépistage de cette maladie chez toute personne âgée de 40 ans et plus. «Il s'agit d'une simple visite chez un ophtalmologiste qui fera un fond d'œil et si nécessaire un examen du champ visuel», a-t-elle recommandé et de déplorer que le glaucome existe malheureusement chez des populations dans des zones enclavées et au sud du pays et à des stades très avancés. «Faire un dépistage et traiter ces malades coûte moins cher que de prendre en charge un non-voyant», a-t-elle ajouté. Le Pr Merad Zahida, du CHU de Bab el Oued, estime que faute d'accès à ces traitements coûteux pour les populations du Sud où elle a mené l'enquête, des discussions sont en cours pour trouver un consensus et faire bénéficier ces cas de la chirurgie. «Le prix du médicament qui coûte un peu plus de 100 Da le flacon n'est pas à la portée de ces populations, où la maladie est installée et est très avancée. Outre le problème de mauvaise compliance, ces malades n'ont pas accès à des médecins spécialistes qui assurent un contrôle régulier afin d'éviter l'évolution de la maladie vers la cécité. Il est donc intéressant de procéder à la chirurgie», a t-elle indiqué avant de préciser que sur une population de 350 personnes consultées en mars, 50% d'entre elles étaient des cas méconnus. «Elles ne savaient pas qu'elles avaient le glaucome. C'est ce qui pose réellement problème parce que la maladie peut s'installer et arriver à un stade avancé sans que le malade ne soit alerté», a-t-elle expliqué. A noter que le glaucome est une pression dans le globe oculaire qui endommage le nerf optique et peut, en l'absence de prise en charge, conduire à la cécité. Cette maladie est responsable, d'après une enquête de l'Institut national de santé publique (INSP) de 4,6% des cas de cécité après 40 ans en Algérie. La prévalence de la maladie est de 400 000 à 500 000 cas, touchant principalement les personnes âgées de plus de 40 ans, a indiqué la présidente de la société algérienne du glaucome, Pr Malika Tiar.