Les intervenants lors de la 4e journée de la Société algérienne du glaucome (SAG) ont plaidé, hier à Alger, pour l'inscription du glaucome parmi les maladies chroniques, pour assurer aux personnes atteintes un traitement à vie après le dépistage. «Les collyres utilisés dans le traitement du glaucome coûtent relativement chers et sont distillés par le patient deux à trois fois par jour, d'où la nécessité de classer le glaucome parmi les maladies chroniques», a indiqué le Pr Zahida Merad, l'un des membres de la SAG. Elle a précisé que le glaucome est une pression dans le globe oculaire, qui endommage le nerf optique et peut en l'absence de prise en charge conduire à la cécité. Cette maladie est d'ailleurs responsable d'après une enquête de l'institut national de santé public (INSP) de 4,6 % de cas de cécité après 40 ans en Algérie. La prévalence de la maladie est de 400 000 à 500 000 cas, touchant principalement les personnes âgées de plus de 40 ans, a indiqué la présidente de la société algérienne du glaucome, Pr Malika Tiar. Elle a en ce sens appelé à un dépistage précoce de la maladie après l'âge de 40 ans, soulignant que «la prise en charge d'un aveugle par les pouvoirs publics coûtent plus cher que de soigner un glaucomateux». D'autres intervenants ont qualifié la maladie d'«insidieuse», par rapport à l'absence de signes lorsqu'elle se manifeste. «Certains cas de glaucome peuvent être à un stade très avancé sans alerter le malade par des douleurs où des rougeurs au niveau de l'œil», a soutenu le Pr Tiar. Elle a donc suggéré aux personnes âgés de plus de 40 ans, qui consultent pour des problèmes de presbyties, de demander à leurs ophtalmologues des examens plus approfondies tels que les fonds d'£il et la prise de la tension oculaire, pour détecter une éventuelle atteinte du glaucome. Le Pr Dahbia Hartani a quant à elle, parler des causes du glaucome qui sont principalement liées au vieillissement, sans pour autant négliger le terrain familiale. «Lorsque un membre de la même famille avait présenté un glaucome, il est fort possible de voir d'autres cas dans la lignée» a-t-elle soutenu. Le traitement du glaucome le plus commun est le collyre, à base de prostaglandine ou de B bloquant, qui sont le plus fréquemment administrés dans les stades précoces de la maladie, a fait savoir le Pr Hartani. Pour les cas les plus avancés, les ophtalmologues ont recourt à la chirurgie qui consiste à faire diminuer la pression dans le nerf optique, en faisant dévier l'humeur aqueuse responsable de la forte pression dans l'humeur vitrée. Evoquant la question des malades des zones enclavées, où ces derniers n'ont pas accès au traitement, le Pr Merad a préconisé la généralisation de la chirurgie, qui est plus accessible aux patients au niveau des centres de soin. APS