Le président de la RASD, Mohamed Abdelaziz, a fait endosser une grande part de responsabilité à l'Etat marocain dans l'instabilité qui gangrène actuellement la région du Sahel et particulièrement le Mali. Boujedour (camps de réfugiés sahraouis) De notre envoyé spécial Tout en condamnant les actes terroristes qui ont généré un climat d'insécurité «dangereux» qui menace la sécurité et la stabilité de la région, le président sahraoui a mis en relief la responsabilité du Maroc dans cette escalade de violence tant à travers son mépris du droit international et de l'occupation du Sahara occidental que par la production et l'exportation de résine de cannabis (haschich). Le Maroc est classé en tête des pays producteurs et exportateurs de cette drogue qui constitue, avec le terrorisme, «les deux principaux aspects du crime organisé transnational», a-t-il rappelé à l'ouverture du 7e congrès de l'Union générale des travailleurs sahraouis (UGTSARIO). L'Europe et les pays de la région subissent de plein fouet les méfaits de la drogue marocaine, le Mali en premier lieu où le trafic de stupéfiants et le kidnapping sont devenus la principale source d'approvisionnement des organisations terroristes, notamment le Mujao, dernier-né de la poudrière malienne. Ainsi, le Sahel est devenu un terreau fertile pour le terrorisme. Le premier responsable du Front Polisario évacue en outre toute paix dans la région tant que le Maroc occupe illégalement le Sahara occidental. La question de l'occupation du Sahara constitue aujourd'hui le principal, sinon le seul obstacle pour la relance de l'Union du Maghreb arabe (UMA). Le président sahraoui a insisté sur le fait que l'objectif d'intégration et de complémentarité dans la région ne saurait se concrétiser en l'absence d'un règlement du conflit du Sahara occidental, conformément à la charte des Nations unies et au droit des peuples colonisés à la liberté et à l'indépendance. Cela étant, le président de la RASD et secrétaire général du Front Polisario a, par ailleurs, souhaité que la prochaine visite de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross, rétablisse l'ordre des choses de manière à permettre à la Minurso d'accomplir sa mission dans les plus brefs délais. «Nous saluons la visite attendue de M. Ross dans la région en espérant qu'elle permettra à la Minurso d'accomplir sa mission dans les plus brefs délais», a affirmé M. Abdelaziz. L'émissaire de l'ONU sera en visite en Afrique du Nord et en Europe du 27 octobre au 15 novembre. La partie sahraouie attend avec «un intérêt particulier» la visite de Christopher Ross et Mohamed Abdelaziz a réitéré «la disposition des Sahraouis à coopérer avec l'envoyé personnel de l'ONU». A ce titre, le président sahraoui a insisté sur le fait qu'«il s'agit d'organiser un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui et de permettre à la mission de travailler, à l'instar des instances similaires dans le monde dans un climat de confiance, de transparence et de liberté de mouvement et de contact avec les citoyens sahraouis». Cela lui permettra de «protéger les droits de l'homme dans la région», a-t-il ajouté.Mohamed Abdelaziz a par ailleurs réitéré son appel au Maroc de libérer tous les détenus politiques sahraouis et de cesser de piller les richesses du Sahara occidental.