Cinq humanitaires enlevés dans le sud-est du Niger par des hommes armés ont été libérés, hier, mais leur compagnon tchadien est mort des suites de ses blessures. Le rapt est attribué par un ex-otage au groupe islamiste Mujao présent dans le nord du Mali. Après leur enlèvement, le 14 octobre à Dakoro, les otages avaient été localisés dans le nord du Niger, puis on était resté sans nouvelles d'eux malgré la traque menée par les forces de sécurité nigériennes. La rumeur courait qu'ils avaient été kidnappés par le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), qui contrôle le nord du Mali voisin avec les islamistes d'Ançar Eddine et d'Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI). Les cinq Nigériens ont été libérés hier et se trouvent actuellement au Niger, mais leur collègue tchadien, Aimé Soulembaye, est «décédé suite à ses blessures», ont annoncé dans un communiqué les ONG tchadienne Alerte-Santé et nigérienne Befen (Bien-être de la femme et de l'enfant au Niger). Au total neuf Européens, dont six Français, sont aux mains d'AQMI au Sahel. Le Mujao retient au moins trois otages algériens. Jusque-là, aucun rapt n'avait eu lieu dans la région de Maradi, frontalière du Nigeria, le grand voisin du sud où opère le groupe islamiste Boko Haram. Mais une alerte avait été émise en 2010 à Maradi sur le risque d'enlèvement d'Occidentaux. Le Niger devrait fournir des troupes à une opération armée internationale actuellement en préparation, destinée à chasser les islamistes armés du nord du Mali et à empêcher que cette région ne devienne un sanctuaire de «terroristes» déstabilisant l'Afrique de l'Ouest.