C'est parce qu'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) sont deux organisations terroristes, que ces nébuleuses, dans leur extrême lâcheté, illustrée par les rapts et attentats meurtriers contre les civils, pourraient s'en prendre aux humanitaires se trouvant dans les camps de réfugiés maliens dans les pays voisins au Mali, dont l'Algérie. L'hypothèse est prise au sérieux par les pays du Sahel qui craignent qu'Aqmi et le Mujao enlèvent les humanitaires pour «monnayer» avec au moment où est évoquée une éventuelle intervention militaire étrangère au Nord-Mali. L'enlèvement, dimanche dernier, de cinq humanitaires (quatre Nigériens et un Tchadien) et d'un conducteur nigérien, dans la localité de Dakoro, dans le sud-est du Niger, fait craindre que cette option soit choisie par Aqmi et le Mujao d'autant plus que ce n'est pas la première fois qu'Al Qaïda au Maghreb islamique opère des enlèvements dans ce pays. Les terroristes pourraient utiliser le fait que des humanitaires soient présents dans des pays de la région pour multiplier les rapts pour obtenir des rançons leur permettant de faire le maximum de transactions avec leurs alliés trafiquants d'armes en perspective de l'éventuelle intervention militaire étrangère au nord du Mali où sévissent Aqmi et le Mujao. C'est ainsi que des mesures seraient prises pour renforcer la sécurité autour des camps de réfugiés maliens dans les pays de la région pour empêcher l'enlèvement par les deux organisations terroristes des humanitaires qui s'y trouvent. Les mesures seront davantage importantes en cas d'intervention militaire puisque le conflit armé engendrerait un plus grand déplacement des populations vers les pays voisins, nécessitant davantage de moyens humains et matériels pour la protection des réfugiés. L'Algérie a installé un camp pour les réfugiés maliens à Timyawine, non loin des frontières avec le nord du Mali. Le pays dit avoir pris toutes les mesures nécessaires pour l'accueil du plus grand nombre possible de réfugiés maliens dans les meilleures conditions de vie. Le Burkina Faso a, il y a quelques jours, annoncé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, son intention de mobiliser 1000 soldats le long de ses frontières pour «empêcher le rapt de ressortissants étrangers» sur ses terres. En ciblant les humanitaires, note-t-on d'autre part, Aqmi et le Mujao voudraient maintenir les populations dans la détresse pour mieux les manipuler. Ançar Eddine se démarque d'Aqmi et du Mujao A noter, selon des médias maliens, que le mouvement armé Ançar Eddine s'est démarqué des menaces de mort prononcées à l'encontre des otages français. Selon ces médias, Ançar Eddine annonce, concernant les otages français, «n'être en rien concerné par la libération ou de leur séquestration». Le mouvement occupe Kidal, une des villes du nord du Mali et, selon ses chefs, il n'aurait aucune relation avec Aqmi et le Mujao. Le Conseil de sécurité de l'ONU avait, rappelle-t-on, demandé aux rebelles et autres mouvements de se démarquer des organisations terroristes Aqmi et le Mujao.