Classées en zone rouge depuis plus de dix ans, plusieurs bâtisses dans ce quartier sont dans un état alarmant. Il y a quelques mois, un pan d'une bâtisse située en contrebas de la rue Abdelaziz Bouhafs, dans le quartier de Belouizdad (ex-Saint-Jean) s'est effondré, sans causer, -heureusement-, de dégâts. Pourtant, la construction classée en zone rouge, n'a encore fait l'objet d'aucune mesure de démolition, alors qu'elle est attenante à plusieurs autres maisons. Pour les habitants, la peur d'un effondrement pouvant survenir à n'importe quel moment, est devenue leur éternel cauchemar. Même situation aussi dans plusieurs immeubles du même quartier depuis plus de dix ans, en dépit des expertises réalisées par la direction de l'urbanisme de la wilaya. Cette dernière avait même marqué certaines constructions de croix rouges géantes, mais certaines sont toujours occupées par des dizaines de familles, alors que d'autres ont été évacuées mais le risque sur les passants et les riverains est toujours présent. Dans la seule rue Kerrouche Abdelhamid, une des plus importantes artères dérivant du boulevard Messaoud Boudjeriou, trois immeubles abritant plusieurs familles, représentent un danger permanent. Le cas de l'immeuble sis au n°2 de la même rue, illustre le statu quo qui frappe ce quartier depuis dix ans, et les autorités concernées sont toujours quasiment paralysées. Pour rappel, l'immeuble en question ayant fait l'objet de plusieurs visites des commissions de la direction de l'urbanisme, avec en conclusion des rapports d'expertise affirmant sans équivoque le danger d'effondrement imminent, que tout le monde craint d'ailleurs, a été évacué de ses habitants durant l'hiver 2003. Le site appartenant à la zone A, sérieusement affectée par le phénomène des glissements de terrain, a été classé dans la liste des bâtisses à démolir en 2002. Alors que les procédures de choix de l'entreprise à laquelle ont été confiés les travaux de démolition ont suivi leur cours normal, l'immeuble qui voit son état se dégrader encore, reste toujours intouchable. Ce cas, unique en son genre, est resté tributaire d'une affaire portée en justice par le propriétaire de l'immeuble pour obliger les autorités à en suspendre la démolition. Entre-temps, le litige n'a pas connu son épilogue, et l'immeuble qui englobe au niveau de son rez-de-chaussée des commerces toujours en activité, risque de s'écrouler un jour, sans prévenir. Ce danger concerne aussi trois autres constructions se trouvant dans la même rue, dont l'une, abritant une unité de soins psychiatriques et d'autres commerces, est dans un état de dégradation inquiétant au même titre que les deux autres situées au n° 1 et 3 de la rue Kerrouche Abdelhamid. Sur une partie de la construction, deux blocs de pierre se sont détachés juste à l'entrée de la rue du côté gauche, faisant une énorme fissure qui s'étend jusqu'aux étages supérieurs, laissant apparaître un mur sérieusement gondolé. «Si les choses ne sont pas prises au sérieux par les autorités nous risquons d'assister à une catastrophe car l'immeuble qui abrite plusieurs familles, des commerce et un centre de soins, menace de s'effondrer à tout moment», déplore un voisin qui rappelle que la construction a été érigée à la fin des années 1920. Danger à la rue Lemissi Saïd Lors d'une sortie d'inspection de l'ex-wali de Constantine en 2007, au quartier Belouizdad, pour s'enquérir des travaux de réhabilitation du square Guessoum Mohamed (ex-Gambetta), les habitants de l'immeuble de la rue Lemissi Saïd (ex-Docteur Maumy), situé en face du jardin public, n'ont pas raté l'occasion d'attirer son attention sur l'état de délabrement dans lequel se trouvait leur bâtisse. Une expertise de la construction, réalisée en juin 2007 par les services de la Dlep à la demande du wali a donné lieu à un constat accablant. Dans une lettre adressée à l'ex-wali, et dont une copie a été remise à El Watan, les résidants qui ont envoyé il y a quelques années une correspondance à l'ex-wali notent que «les conclusions de cette expertise confirment et corroborent celles déjà faites précédemment, à savoir que notre bâtisse est dans la zone rouge et présente de réels dangers pour ses occupants, et à ce titre elle doit être évacuée dans les meilleurs délais». Les concernés n'ont pas manqué de rappeler que ledit rapport d'expertise a été transmis aux services du cabinet du wali le 16 juin 2007. Une visite effectuée sur les lieux ne laisse pas indifférent. A l'entrée de l'immeuble, l'on est frappé par l'état de dégradation des murs et du plafond : de larges fissures et des murs gondolés, avec le détachement de pans entiers. Le risque d'effondrement concerne aussi les escaliers plusieurs fois retapés. «Nous vivons quotidiennement dans l'angoisse; toutes les correspondances que nous avons adressées aux autorités de la ville sont restées sans suite ; les responsables attendent-ils qu'un drame survienne pour réagir ?» s'interrogent les locataires. Pour l'histoire : au motif de menace d'effondrement, les autorités de la ville ont tout fait pour démolir, en 1998, le fameux immeuble dit «Cadeau» situé à quelques encablures seulement des bâtisses en question. Une opération ayant coûté plusieurs milliards, et qui a été menée avec une grande célérité.