Des bâtisses ont été marquées par des croix rouges géantes, en 2003, pour être évacuées, puis démolies. Près de cinq ans après, les mêmes habitations menaçant ruine, sont toujours là. La situation des bâtisses menaçant ruine dans le quartier de Belouizdad n'a pas beaucoup évolué depuis près de cinq ans. Ces constructions continuent toujours d'inquiéter les riverains. En fait, la campagne, menée en 2004 par la direction de l'urbanisme, n'est pas allée jusqu'au bout. Des maisons marquées au rouge, car menaçant ruine, ont été épargnées suite à un désaccord avec les propriétaires, alors que d'autres, pourtant « vidées » de leurs locataires, sont demeurées comme de véritables bombes à retardement. Le cas de l'immeuble sis au n°2 de la rue Kerrouche Abdelhamid, une des artères importantes dérivant du boulevard Messaoud Boudjeriou, illustre le statu quo qui frappe ce quartier depuis cinq ans, là où les autorités concernées demeurent toujours quasiment paralysées. Pour rappel, le bâtiment en question, ayant fait l'objet de plusieurs visites des commissions de la direction de l'urbanisme, avec des expertises confirmant, sans équivoque, le danger d'effondrement imminent, et que tout le monde craint d'ailleurs, a été évacué de ses habitants durant l'hiver 2003. Le site appartenant à la zone A, sérieusement affectée par le phénomène du glissement de terrain, a été classé dans la liste des bâtisses à démolir. Alors que les procédures de choix de l'entreprise à laquelle ont été confiés les travaux ont suivi leur cours normal, l'immeuble, qui voit son état se dégrader encore, est toujours intouchable. Ce cas, qui demeure unique en son genre, est resté tributaire d'une affaire engagée en justice par son propriétaire afin d'obliger les autorités à suspendre les travaux de démolition. Le maître des lieux avait accusé, à l'époque, l'APC et la direction de l'urbanisme d'avoir planifié les travaux à son insu, tout en lui causant des dégâts considérables. Il s'agissait des démolitions opérées au niveau de la boiserie et des escaliers pour empêcher toute tentative de relogement. Se jetant mutuellement la responsabilité, les deux parties en litige sont loin d'arriver à un compromis capable de débloquer la situation. Par ailleurs, la direction de l'urbanisme semble vouloir se dédouaner en faisant porter l'entière responsabilité au propriétaire de l'immeuble en cas de catastrophe. Alors que l'affaire semble traîner en justice, l'immeuble, qui englobe au niveau de son rez-de-chaussée des commerces en activité, menace de s'écrouler, un jour, sans prévenir. Le risque est à prendre au sérieux, surtout qu'à quelques mètres à la ronde, des vies humaines sont en danger, sachant que l'une des façades de l'immeuble donne directement sur une artère principale de la ville.