La situation des bâtisses menaçant ruine dans le quartier de Belouizdad continue toujours d'inquiéter aussi bien les autorités que les riverains. Le cas de l'immeuble sis au 2 rue Kerrouche Abdelhamid, une des importantes artères dérivant du boulevard Messaoud Boudjeriou, illustre le statu quo qui frappe ce quartier depuis plus de deux ans, là où les autorités concernées demeurent toujours quasiment paralysées. Pour rappel, l'immeuble en question ayant fait l'objet de plusieurs visites des commissions de la direction de l'urbanisme, avec au bout des missions des expertises affirmant sans équivoque le danger d'effondrement imminent que tout le monde craint a été évacué de ses habitants durant l'hiver de l'année 2003. Le site appartenant à la zone A de la ville de Constantine, sérieusement affectée par le phénomène des glissements de terrain, a été classé dans la liste des bâtisses à démolir. Alors que les procédures de choix de l'entreprise à laquelle ont été confiés les travaux de démolition ont suivi leur cours normal au niveau des services de la direction de l'urbanisme et de la construction, l'immeuble qui voit son état se dégrader encore demeure toujours intouchable. Ce cas jusque-là unique en son genre est resté tributaire d'une affaire engagée en justice par son propriétaire pour obliger les autorités à suspendre les travaux de démolition. Le maître des lieux avait accusé, à l'époque, l'APC et la direction de l'urbanisme d'avoir planifié les travaux à son insu, tout en lui causant des dégâts considérables après l'évacuation musclée des locataires. Allusion faite aux démolitions opérées au niveau de la boiserie et des escaliers pour empêcher toute tentative de relogement. Se jetant mutuellement la responsabilité, les deux parties en litige sont loin d'arriver à un compromis capable de débloquer la situation. Par ailleurs, la direction de l'urbanisme semble vouloir se dédouaner en portant l'entière responsabilité au propriétaire de l'immeuble en cas d'une catastrophe. Alors que l'affaire traîne toujours en justice, l'immeuble qui englobe au niveau de son rez-de-chaussée des commerces en activité, fréquentés quotidiennement par une clientèle nombreuse, et dont le sort demeure toujours en instance, menace de s'écrouler un jour, sans prévenir. Le risque est à prendre au sérieux, surtout qu'à quelques mètres à la ronde, des vies sont en danger, sachant que l'une des façades de l'immeuble donne directement sur une artère principale de la ville.