Le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, effectuera, à partir d'aujourd'hui jusqu'au 30 mars, une visite de travail en Chine. En point de mire de cette visite s'inscrit la préparation d'une visite d'Etat du président Bouteflika dans ce pays ainsi que sa participation au 3e sommet du Forum Chine-Afrique. La visite de M. Bedjaoui intervient à un moment où « les relations entre l'Algérie et la Chine connaissent une dynamique au double plan politique et économique », relève-t-on au ministère des Affaires étrangères. En effet, sur le plan politique, les relations entre les deux pays sont marquées par des contacts politiques et diplomatiques « réguliers » à un haut niveau qui témoignent, d'une part, d'« une volonté commune de consolider davantage les liens traditionnels d'amitié, de solidarité et de coopération », et, d'autre part, d'« un intérêt partagé à poursuivre la concertation sur l'ensemble des questions d'actualité aussi bien régionales qu'internationales », explique-t-on au département de M. Bedjaoui. A ce propos, il convient de rappeler la visite d'Etat du président chinois en Algérie en février 2004 et qui avait eu des entretiens fructueux avec le président Bouteflika, le chef du gouvernement et les deux chambres du Parlement. Les relations politiques entre Alger et Pékin remontent à l'époque de la guerre d'Algérie et à l'ère de la guerre froide lorsque la Chine avait toujours soutenu la cause de l'Algérie et du tiers monde dans les tribunes internationales et à l'ONU. Aujourd'hui, l'Algérie et la Chine partagent presque les mêmes positions politiques sur les questions internationales, comme le conflit du Sahara-Occidental, la Palestine et l'Irak. La Chine qui célèbre cette année le cinquantenaire des relations sino-africaines table, avec le continent africain, de mettre en œuvre la Déclaration de Beijing. Selon l'ambassadeur de Chine en Algérie, Pékin explore les meilleurs moyens pour favoriser une coopération plus étroite entre le Forum de coopération sino-africaine (FCSA) et le Nepad. Sur le plan économique, l'atmosphère est encore plus chaude et les liens plus étroits. Le président Bouteflika a déjà été invité par son homologue chinois, M. Hu Jintao, à prendre part au sommet de Pékin sur la coopération sino-africaine et à la 3e réunion ministérielle du FCSA, qui se tiendra les 4 et 5 novembre 2006 à Pékin. La Chine semble miser sur ce forum créé en 2000 et qui constitue « un mécanisme efficace de dialogue collectif et de coopération multilatérale », a souligné l'ambassadeur. M. Bedjaoui aura à discuter avec le ministre des Affaires étrangères chinois des nombreux chantiers d'édification réalisés, ou en cours de réalisation, des investissements engagés par les sociétés chinoises en Algérie ainsi que du volume des échanges commerciaux, « en net accroissement ». L'ambassadeur de Chine à Alger a, récemment, évalué le volume des échanges commerciaux entre les deux pays à 1,7 milliard de dollars, alors qu'il n'était que de 200 millions de dollars en 2002. La Chine a investi en Algérie près de 600 millions de dollars en 2005. La coopération bilatérale a été confortée par les résultats et les recommandations de la 5e session de la commission mixte algéro-chinoise tenue à Alger en juillet 2005. Les deux parties visent à donner à cette coopération « un caractère stratégique », selon M. Rebahi, qui avait présidé la délégation algérienne lors des travaux de cette commission. En sus de l'énergie, où plusieurs contrats ont été conclus avec Sonatrach, les sociétés chinoises en Algérie activent dans le BTPH avec la construction de quelque 55 000 logements AADL, la réalisation des grands ouvrages (hôtel de l'aéroport d'Alger, hôpital à Oran, autoroute Est-Ouest) ainsi que dans les télécommunications avec le géant Huawei, sans oublier la santé et l'enseignement supérieur.