La lutte antiterroriste sera au menu des discussions d'autant que l'Algérie demeure le précurseur en la matière au niveau méditerranéen. Le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, effectuera à compter d'aujourd'hui une visite de travail de deux jours à Madrid, axée sur la préparation d'une visite du roi Juan Carlos 1er et de la reine Sofia en Algérie, début 2007. Au cours de son séjour, le chef de la diplomatie sera reçu, aujourd'hui, par le roi d'Espagne, Juan Carlos. Mohamed Bedjaoui s'entretiendra demain avec le président du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, le président du Congrès des députés (chambre basse du Parlement), Manuel Marin, et son homologue espagnol, Miguel Angel Moratinos. Ce ballet diplomatique est de nature à assainir plusieurs dossiers en suspens, notamment entre les justices algérienne et espagnole et relatif à l'internement de près de 70 Algériens au niveau des prisons espagnoles. Après un silence ayant duré plusieurs mois, les autorités algériennes ont décidé de solder les comptes. Dans le même ordre d'idées, la coopération antiterroriste sera, certainement, au menu des discussions d'autant que l'Algérie demeure le précurseur en la matière au niveau méditerranéen. En effet, des experts occidentaux ont estimé que le Gspc, qui vient de prêter allégeance à l'organisation Al Qaîda, pourrait compter sur l'apport de centaines d'hommes vivant en Europe, et dont certains pourraient passer à l'action sans que les polices locales ou les cellules chargées de la lutte antiterroriste puissent prévenir l'action de l'attentat. Les mêmes sources soulignent que le Gspc dispose de centaines de militants actifs et sympathisants dans toutes les capitales européennes. L'Espagne n' a découvert l'hydre terroriste qu'à la suite des attentats sanglants de mars 2004 sanctionnés par l'arrestation de sept islamistes algériens et marocains, accusés d'avoir préparé un attentat d'envergure contre l'Audiencia nacional, siège justement de Balthazar Garzon, juge espagnol chargé de la lutte antiterroriste. La question de l'immigration clandestine, en provenance d'Afrique et du Maghreb, à laquelle est confrontée l'Espagne sera également abordée. Sur un autre plan, cette visite est destinée à renforcer la coopération bilatérale et approfondir la concertation sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. En outre, le séjour ibérique de Mohamed Bedjaoui s'inscrit dans le cadre de la préparation de la 3e réunion de haut niveau algéro-espagnole prévue à Alger, en décembre prochain. Une réunion de haut niveau, conformément au traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération signé par les deux pays en 2002, se tient chaque année alternativement dans l'un des deux pays. La 2e réunion s'était tenue à Madrid en février 2005, sous la présidence du Président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, et du président du gouvernement espagnol, M.Zapatero. Il y a lieu de signaler que l'année 2006 a été marquée par l'échange de plusieurs visites ayant consolidé les liens d'amitié et de coopération entre l'Algérie et l'Espagne. Dans ce sens, Bouteflika avait assisté, en mai dernier à Séville, à l'inauguration d'une exposition sur le philosophe Ibn Khaldoun, en présence du roi Juan Carlos et du président du gouvernement espagnol. Tandis que les ministres de l'Energie et des Mines, des Finances, et de la Petite et Moyenne entreprise, Chakib Khelil, Mourad Medelci et Mustapha Benbada, avaient effectué des visites de travail à Madrid. A l'opposé, la première Vice-présidente du gouvernement, Maria Teresa Fernandez de la Vega, et le ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, ainsi que les secrétaires d'Etat aux affaires étrangères, au tourisme et au commerce et à la sécurité, Bernardino Leon, Pedro Mejia et Antonio Camacho Vizcaino, s'étaient rendus, pour leur part, à Alger pour des visites similaires.