Un grand nombre d'artisans, venus de plusieurs wilayas prennent part, depuis mercredi dernier au premier salon de la créativité et de l'excellence, abrité par la maison de la culture Mohamed Laïd Al Khalifa à Constantine. Une manifestation organisée par la direction de la culture en collaboration avec la chambre des métiers et de l'artisanat de la wilaya (CAM) et l'association culturelle constantinoise Zohour. Outre le fait qu'ils ont tenu à être présents à ce rendez-vous pour faire connaître les richesses dont recèlent les différentes régions de l'Algérie, des artisans n'ont pas caché leurs craintes face aux risques de disparition de certains métiers. «En dépit des efforts engagés ces dernières années par l'Etat pour la préservation et la promotion de l'activité artisanale en Algérie à travers la réorganisation du métier l'assistance des professionnels et l'appui financier, les artisans qui représentent 5 % de la main d'œuvre algérienne, selon les déclarations du ministre du tourisme et de l'artisanat, souffrent encore de moult désagréments», affirment certains d'entre eux. «L'importation des bijoux a ruiné la production locale et a tué l'esprit de créativité et de concurrence entre les artisans», regrette Sadek Lahlouh, bijoutier de Tizi Ouzou. «Des personnes gardent toujours le monopole en matière d'importation de la matière première surtout les pierres semi précieuses; ils nous exigent une marge bénéficiaire exagérée», notera-t-il, précisant qu'avec la montée en flèche du prix de l'argent, l'artisan qui consommait auparavant 20 kg d'argent par an, se contente aujourd'hui uniquement de 3 kg/an. À Constantine, par contre c'est le problème du local qui demeure toujours posé. «Je n'ai bénéficié d'aucun dispositif pour l'obtention d'un local, pourtant je suis en possession d'une carte d'artisan et j'active depuis dix ans. Je me suis rapproché de l'Ansej pour développer ce métier dans le cadre d'une entreprise; puisque j'offre également une formation d'apprentissage ; malheureusement, on m'a exigé de présenter la facture de trois années de loyer. Franchement, si j'ai une telle somme d'argent, j'aurais acheté un local pour mon propre compte», déplore le jeune Taher Azizi, spécialisé dans la confection de gâteaux traditionnels. Notons que cette manifestation s'étalera jusqu'à ce mardi prochain.