Autre facteur de pollution majeure, autres dimensions : les pesticides périmés. Là aussi, les chiffres que fait ressortir le même rapport sont sans appel : à fin octobre 2012, plus de 2,3 millions de tonnes de pesticides périmés sont stockés dans 500 sites à travers 44 wilayas. 40% des entrepôts se trouvent à l'Ouest et le Sud-Ouest du pays. 53,72 % du contenu de ces entrepôts sont classés dans la catégorie des Produits organiques persistants (POPs). 38,2% des dépôts présentent un très mauvais état de stockage, alors que pas moins de 630 tonnes de ces pesticides dangereux avaient été déclarées introuvables et ce, dans différents sites de stockage ! Selon le rapport de l'ANPEP, pas moins de 145 sites sont contaminés dans tout le pays. S'agissant des sites contaminés par les produits organiques persistants et non persistants, qui peuvent être vecteurs de graves maladies, telles que le paludisme et la leishmaniose, les relevés du cadastre national livrent un constat non moins inquiétant : 145 sites contaminés par ces produits recensés à travers le pays dont près de la moitié concentrée dans la région du Centre. Celle-ci comptabilise à elle seule 67 sites renfermant plus de 280 tonnes. Le reste est partagé par les régions est-sud-est et ouest-sud-ouest, avec respectivement 51 et 27 sites. La wilaya de Laghouat est la plus touchée avec 317 tonnes, soit 77% du total des terres contaminées, rappelle M. Halimi. Quelles sont les mesures prises par les pouvoirs publics pour remédier à cette situation, et quels sont les organismes à même d'intervenir efficacement ? A ces deux questions, le président de l'ANPEP a déclaré : «Un plan national d'action pour la prise en charge des POPs avait été mis en œuvre en 2005 par le ministère de l'Environnement. Des organismes et institutions internationales sollicités pour apporter leur aide technique et financière ainsi que leur savoir-faire en matière d'élimination et de traitement. Dans ce plan d'action, la priorité avait été donnée à la wilaya de Laghouat, de par la sérieuse menace qui pesait sur la santé des populations. A ce jour, rien n'a filtré sur la question», tient à souligner M. Halimi. Manque de savoir-faire Par ailleurs, et d'après la même source, le problème des polychlorobiphényles (PCB) est un autre grand souci environnemental. Ces huiles de synthèse utilisées dans les transformateurs, condensateurs et disjoncteurs ne cesse de préoccuper les défenseurs de l'environnement. Et pour cause, près de 3444 tonnes d'huiles askarel, issues d'appareils en service et autres en rebut, requièrent des opérations de décontamination urgentes. En termes relatifs, reconnaît l'ANPEP, le complexe sidérurgique est un exemple à suivre. Les 61 transformateurs rebutés et stockés depuis des décennies dans de mauvaises conditions ont pour la plupart été éliminés et exportés par l'indien ArcelorMittal. «L'Algérie n'a pour le moment ni l'infrastructure ni la technologie requises à même de lui permettre de régler ce problème. L'élimination des déchets PCB ou autres doit passer par deux phases : vidange des huiles et des terres contaminées, décontamination des appareils électriques sur site et exportation des résidus de la décontamination», explique notre source. De par sa complexité et son caractère à la fois sensible et onéreux, le problème de l'élimination et de décontamination reste posé.