Le chef du mouvement islamiste armé d'Ançar Eddine, Iyad Ghaly, qui contrôle actuellement le Nord-Mali, a déclaré, hier, au Sahara Media, un site électronique mauritanien proche des mouvements islamistes : «La guerre pour laquelle œuvrent les pays africains aura des conséquences négatives sur tous les peuples de la sous-région du Sahel.» Dans un entretien exclusif accordé à ce média, premier depuis le contrôle par Ançar Eddine du Nord-Mali, Iyad Ag Ghaly affirme : «Son mouvement a fourni tous les efforts possibles afin d'éviter le fléau de la guerre à la région.» Et de préciser qu'il rend le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, «entièrement responsable de la situation à laquelle peut conduire la décision prise dimanche par les Africains d'envoyer une force militaire au Nord-Mali». La même source, qui a interrogé le patron d'Ançar Eddine sur ses impressions ayant trait aux solutions proposées, a rapporté que Iyad Ghaly a affirmé : «Celles proposées de façon unilatérale ne sont pas bonnes et qu'Ançar Edine refuse les soumissions et cherche à ce qu'il y ait une solution globale résultant de larges concertations entre toutes les parties concernées.» A la question relative à la nature de la relation d'Ançar Eddine avec AQMI et le Mujao, Iyad Ghaly a répliqué : «Cette relation se limite à ce qui est dicté par notre religion. Sur le plan organique, nous sommes un groupe local, libre et indépendant. Cependant, l'hostilité extrémiste affichée par l'Occident envers les justes causes des musulmans qui marque la politique mondiale nous pousse à adopter l'idéologie d'Al Qaîda et peut être à la naissance d'autres groupes armé.» Interrogé sur la possibilité d'abandonner la charia par Ançar Eddine pour éviter la guerre, le n°1 de mouvement, surtout composé de Touareg maliens, était ferme quant à «l'impossibilité de se soumettre à cette exigence surtout que l'objectif principal de la création de notre mouvement et justement pour appliquer la charia au même titre que la jalousie des autorités maliennes, de leur unité et souveraineté». La réaction du mouvement Ançar Eddine intervient au lendemain de la décision des dirigeants africains qui ont approuvé, dimanche, l'envoi d'une force militaire internationale de 3300 soldats pour un an. En effet, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) juge le recours à la force indispensable contre les réseaux terroristes et de criminalité transnationale qui menacent la paix et la sécurité internationales.