Aung San Suu Kyi a qualifié hier d'«énorme tragédie internationale» les violences meurtrières entre bouddhistes et musulmans dans l'ouest de la Birmanie et a appelé à mettre un terme à l'immigration illégale venant du Bangladesh. Interrogée sur la chaîne d'informations NDTV, l'ex-dissidente birmane, devenue chef de l'opposition, en visite en Inde, a déclaré ne pas s'être exprimée au nom de la minorité musulmane des Rohingyas qui vivent des deux côtés de la frontière, dans une volonté de promouvoir la réconciliation après les violences. Des affrontements entre bouddhistes et musulmans ont fait au moins 180 morts depuis juin dans l'Etat Rakhine (ouest de la Birmanie) et plus de 110 000 déplacés, principalement des Rohingyas, considérés par l'ONU comme l'une des minorités les plus persécutées de la planète. Des milliers de maisons ont été brûlées. «N'oubliez pas que les violences ont été commises par les deux camps, c'est pourquoi je préfère ne pas prendre position et je veux aussi travailler à la réconciliation», a déclaré la prix Nobel de la paix, qui a déçu ses partisans à l'étranger avec sa réaction en demi-teinte aux violences ethniques. «Y a-t-il encore beaucoup d'immigration illégale via la frontière (avec le Bangladesh) ? Nous devons y mettre un terme, sinon le problème n'aura jamais de fin», a-t-elle ajouté.