Esotérisme, mercantilisme et tourisme marquent déjà le prochain changement d'ère du calendrier maya, qui sera célébré en Amérique centrale et au Mexique au solstice d'hiver, le 21 décembre, dans un parfum de fin du monde hollywoodien critiqué par des indigènes. Des tournois de ballons maya, aux excursions «tout inclus» en passant par des cérémonies religieuses dans plusieurs sites rituels, la fin de ce cycle de 5200 ans est aussi l'occasion de lever un coin du voile sur cette civilisation mystérieuse, déjà sur le déclin quand elle a été découverte par les conquistadors espagnols. Mais la récupération mercantile et touristique de l'événement a été dénoncée par des organisations indigènes, qui ont reproché aux gouvernements et aux entrepreneurs de dénaturer le sens de cette célébration. La superstition qui lie au 21 décembre une prophétie annonçant la fin du monde a, en effet, déjà donné lieu à une superproduction américaine, simplement intitulée 2012.
L'origine de la prophétie Une énorme pierre taillée par les Mayas vers l'an 669 de notre ère, retrouvée au début du XXe siècle au sud-est du Mexique, est à l'origine du mythe d'une prétendue prophétie de fin du monde en décembre 2012. Mais elle relate en réalité la vie et les batailles d'un seigneur et fait référence à la date du 23 décembre 2012 comme celle d'un nouveau cycle du calendrier maya. Composée de six fragments, dont certains sont au Mexique et d'autres aux Etats-Unis, la stèle est connue comme le Monument 6 d'El Tortuguero, site archéologique de Mucuspana, dans l'Etat de Tabasco (sud), dont le premier registre historique date de 1915. Cette pierre, qui avait une forme de «T», est aujourd'hui fragmentée et incomplète. «La dernière inscription correspond au 23 décembre, mais le thème central du Monument 6 n'est ni la date, ni une prophétie, ni la fin du monde. C'est l'histoire de Balam Ahau, qui fut un seigneur sacré d'El Tortuguero», assure M. Romero.