Quatre mois après les élections partielles de Kabylie, les citoyens de la commune de Béjaïa s'interrogent sur les capacités de l'assemblée élue à tenir ses engagements. La population alimente son scepticisme par le constat d'un environnement où se généralisent ordures ménagères mal enlevées, trottoirs défoncés lorsqu'ils ne sont pas envahis d'éboulements de terre survenant au-delà des murs de soutènement, trous sur la chaussée, gravats de chantiers, routes inondées... Boubekeur Abbas, vice-président, voit quant à lui une « amélioration perceptible » du cadre de vie du citoyen. L'origine de « l'affreux tableau » est beaucoup plus liée à un « problème de civisme », hasarde-t-il. L'APC se défend en arguant du non-respect par les ménages des horaires de passage des éboueurs. Toutefois, on table sur une meilleure conduite du nettoiement avec la mise en place du dispositif préconisé par l'opération « Blanche Algérie », financée par l'ADS, l'Agence de développement social, relevant du ministère de l'Emploi et de la Solidarité. Seront ciblés le nettoiement, le curage des oueds, le désherbage des accotements et fossés, le nettoyage des plages... L'opération fera appel à un recrutement de jeunes et d'un « pilote », dont le niveau d'instruction permettra de spécialiser les équipes. Un fait incitatif : contrairement à l'emploi généré par le filet social, 50% du montant du projet seront affectés aux salaires des jeunes recrutés. Revenant sur la situation actuelle, les ouvertures de tranchées sur les trottoirs sont indexées à l'Edemia, l'entreprise de gestion des eaux, à qui sont consenties par urgence des autorisations d'intervention. Sur le chapitre aménagements et grands ouvrages, on nous append que les projets initiés par l'APC sortante sont, à l'exception du futur hôtel de ville, reconduits, avec cependant quelques « retouches ». Ainsi, pour le marché de la place Philippe, après un deuxième appel d'offres, on pense aller vers une consultation restreinte et l'assemblée est appelée à voter une rallonge pour enfin lancer la réalisation. Le centre commercial de la place Ifri, évacuée voilà près de 2 ans, dont l'étude finalisée prévoyait 5 niveaux, se verrait modifié et ramené à deux niveaux seulement. L'association du quartier Ifri avait posé un problème d'esthétique. Il est demandé une intégration à l'ensemble architectural du quartier. Le projet du parc d'attractions où, contre vents et marées, une opération de démolition avait touché toutes les bâtisses « non autorisées », est également remis sur le tapis. L'APC parle d'un parc au sens propre du terme en intégrant dans l'activité loisirs et détente.Les autres endroits réservés à la détente, Gouraya, Les Oliviers, la promenade du front de mer, subiront aussi leur « toilettage », promet-on encore. La politique de l'emploi ne se taille vraisemblablement pas la part du lion dans le programme à court terme de l'APC. La difficulté d'exécuter le programme de 100 locaux par commune, tel que décrété par le gouvernement, trouve son explication dans le problème d'assiette foncière : « La plupart des terrains relèvent du bien privé. » La municipalité espère, par le recensement des poches récupérables, lancer l'opération mais « attend pour cela une enveloppe spécifique du gouvernement ». Des projets sont affichés face aux attentes, mais le temps ne risque-t-il pas de faire défaut dans ce court mandat, si le pragmatisme ne s'allie pas à la célérité ?