Excepté les artères principales de la ville de Béjaïa pour lesquelles un effort certain est consenti afin de leur donner belle allure, le tableau est tout autre. Dans les cités périphériques notamment, en plus d'un urbanisme quelconque et d'une vie morose, le spectacle est davantage terni par des ordures qui jonchent à longueur de journée les abords des immeubles. Les points de collecte sont devenus des amoncellements de détritus de tous genres - ordures ménagères, déblais de construction, ferraille, appareils électroménagers ayant rendu l'âme..., - sans cesse alimentés. Des arrêts de bus n'échappent pas au phénomène. C'est le cas à Sidi Ahmed où la chaussée réservée au marché hebdomadaire est constamment crasseuse. L'un des deux trottoirs est devenu impraticable car défoncé et devenu dépôt d'ordures sur toute sa longueur, obligeant sur ce côté-là le piéton à « s'aventurer » carrément sur la voie bitumée. Toujours à Sidi Ahmed, certains chantiers de bâtiment ignorent l'obligation de palissades à laquelle ils sont assujettis, « réquisitionnant » les trottoirs et grignotant sur la chaussée pour entreposer des matériaux à leur réception. En lieu et place de l'une des promotions immobilières lancées par l'agence foncière et mise à l'arrêt, les fondations creusées ont servi de réservoir à ciel ouvert à des eaux sales et stagnantes où flottent des immondices. Sacs éventrés et autres emballages bordent les accotements et s'agrippent aux herbes hautes des terrains vagues mitoyens des habitations, à l'exemple de l'escarpement longeant le CEM Ihaddaden jusqu'à l'agence CNAS. A cela s'ajoutent des dégoulinements d'eaux usées empestant l'air, à l'exemple de ce caniveau de l'une des ruelles jouxtant le square d'El Qods. L'air n'est pas meilleur au marché de Lekhmis où des ordures déposées à même le sol à l'extérieur vous ôtent toute envie de faire emplette. Appel au civisme L'OPGI s'est également mise de la partie en se dessaisissant du nettoyage des cages d'escalier des immeubles dans les cités, dont la gestion est pourtant de son ressort. Argument avancé, le non-paiement des charges d'entretien par de nombreux locataires. La RN 24 desservant le littoral ouest n'a pas meilleure figure. Lors d'un volontariat organisé par les élèves de l'école Fatma n'Soumeur et les nageurs de l'ORCA, un club local, sur un tronçon de quatre kilomètres seulement, deux charges de tracteurs ont été ramassées, entre pneus, bidons, bouteilles, boîtes de conserves, ferraille et autres débris, à telle enseigne que l'un des organisateurs, M. S. Hassissene, nous dira « avoir eu là suffisamment de vide pour approvisionner une brasserie pendant un mois ». La municipalité a, par voie d'affichage, appelé la population à plus de civisme en la matière. Il leur est demandé de déposer les ordures dans les points de collecte et juste avant le passage des bennes tasseuses. De grandes poubelles à roulettes sont affectées presque à tous les quartiers mais cela suffit-il pour endiguer le mal ? Le citoyen s'interroge sur les capacités réelles de la municipalité à faire face à ses obligations, à tenir la ville propre et saine. Les moyens humains et matériels affectés à cette tâche sont-ils suffisants dans une ville où viennent se greffer sans limite de nouveaux quartiers ? L'APC, les associations de quartier mais plus particulièrement celles activant dans le secteur de l'environnement et la police de l'urbanisme sont interpellés.