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Anarchie totale à Oued El Had
Bas-fonds de ville des ponts
Publié dans El Watan le 27 - 11 - 2012

Les riverains dénoncent l'insécurité, la saleté, les nuisances sonores, le squat des trottoirs, et bien d'autres désagréments, générés par le commerce informel qui fait rage dans ce quartier populaire.
Le jeu Nichée entre le quartier de Sidi Mabrouk et celui de Daksi, la cité populeuse des Frères Abbès, plus connue sous la dénomination de Oued El Had, étend ses tentacules jusqu'à la rivière de Oued El Kelab. Construit dans les années 1960, le quartier sera pendant longtemps comme «le furoncle de Constantine» où il n'était pas bon de se rendre. La cité manquait des structures sociales les plus élémentaires. Aujourd'hui, les choses ont évolué. Les habitants se sont lancés corps et âme dans le commerce de tout genre, licite ou illicite. L'informel s'y est tout de même taillé la part du lion.
A telle enseigne que les vendeurs se sont accaparés de larges espaces à l'intérieur de la cité, comme c'est le cas rue Bouchaïr Mohamed où des dizaines de vendeurs de fruits et légumes se sont installés depuis des lustres, et aussi le long de l'artère principale située à proximité du boulevard de l'ALN, dénommée jusqu'à aujourd'hui «rue A», où une multitude de marchands proposant de la friperie, des produits électroménagers et même des produits périssables comme de la viande d'origine douteuse, vendue sur des étals de fortune (le quartier étant connu pour abriter des abattoirs clandestins), y élisent domicile chaque après-midi. L'insécurité, les nuisances sonores, jusqu'aux trottoirs squattés par les commerçants sont autant de désagréments dénoncés par les riverains. Des associations représentant ces derniers expriment à ce titre leur ras-le-bol et s'indignent, en outre, parce que rien n'a été fait pour leur quartier en matière d'amélioration urbaine, et ce malgré les nombreuses démarches entreprises auprès des services de l'APC. Ils sont unanimes à déplorer la saleté et le laisser-aller dans lequel Oued El Had est confiné.
En effet, à l'entrée de la cité l'on est consterné par la présence d'une décharge débordant d'ordures jusque dans les alentours. Et au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans le quartier, l'on fait le même constat pour tous les bacs à ordures déposés par les services de la commune sur les trottoirs, lesquels n'arrivent pas à contenir tous les détritus qui s'accumulent tous les jours. De plus les agents communaux chargés de l'entretien de la cité, se contentent de balayer uniquement sur l'artère principale bordant le marché informel.
La situation est plus critique encore puisque la quasi-totalité des bouches d'égout est dépourvue de couvercles. Ceux-ci ont tout bonnement disparu et les égouts sont obstrués par les amas de pierres ou les sacs d'ordures. Les eaux usées d'où émanent des odeurs nauséabondes, coulent le long des voies donnant au quartier constitué d'un enchevêtrement de petites bâtisses collées les unes aux autres des allures d'une immense favela. Les représentants des associations de quartier évoquent également les travaux de réfection de la chaussée qui durent dans leur cité depuis des lustres.
Les nids-de-poule et les crevasses sont depuis longtemps un calvaire pour les piétons et les automobilistes. Et ce ne sont pas les rafistolages occasionnels qui vont résoudre les problèmes de bitume et de trottoirs défoncés.
Djad, un habitant du quartier nous dira, à ce propos : «Tous les travaux entamés ne font qu'enfoncer la cité un peu plus dans la clochardisation. Les entrepreneurs ne font que du replâtrage pour toucher leur dû et repartir illico vers d'autres projets alors que les travaux réalisés à Oued El Had ne durent que quelques mois, car avec la saison des pluies les couches de bitume sont emportées par les eaux, et la boue reprend ses droits.» En tout état de cause les représentants des habitants de Oued El Had, outre le manque d'hygiène qui demeure leur principale préoccupation, lancent un appel aux pouvoirs publics pour prendre des mesures afin d'éradiquer les deux marchés informels qui se sont installés dans leur cité ou du moins les délocaliser comme cela a été le cas pour les marchés de la cité El Bir et Daksi.


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