L'enquête menée par le groupement territorial de la gendarmerie de Blida est terminée. Le receveur de la poste de Chebli a fini par avouer qu'il était l'auteur du « faux » vol et que sa femme l'avait aidé dans la mise en scène et la réalisation du scénario du vol présumé, dans le but d'induire en erreur les enquêteurs et les orienter vers de mystérieux cambrioleurs cagoulés. Les mis en cause ont été déférés devant le procureur de la République près le tribunal de Boufarik qui a mis le nommé B.K (le receveur) en prison, dans l'établissement de la prévention et de la rééducation de cette ville et son épouse, B.F., sous surveillance judiciaire. Les faits. Le matin du 18 novembre 2012, le receveur de la poste de Chebli (B.K.) a envoyé son fils (B.R.) à la brigade de la gendarmerie pour déclarer un hold-up perpétré la nuit dans les bureaux d'Algérie poste par deux individus inconnus avec des armes blanches. Quand les éléments de la brigade de cette ville se sont déplacés sur les lieux du cambriolage, ils ont trouvé le receveur et son épouse qui ont fait les mêmes déclarations sur le déroulement du vol : deux individus masqués ont fait irruption dans leur domicile et ont contraint le mari de leur ouvrir le coffre-fort situé en bas dans les bureaux. Il les a suivis, sans se défendre, sous la menace d'un couteau. L'un des deux malfaiteurs a mis l'argent dans un grand sac en plastique de couleur verte et ils ont pris la fuite. Le couple n'a pu donner aucun renseignement sur l'identité des cambrioleurs et sur la direction qu'ils ont prise en quittant la scène dès leur forfait. Une section d'enquête appartenant au groupement territorial de la gendarmerie de Blida fut dépêchée sur les lieux en compagnie d'éléments de la police judiciaire locale. Les premiers indices de l'enquête ont démontré que le présumé hold-up n'en était peut-être pas un. Ce qui amena les enquêteurs à s'intéresser de plus près au receveur qui se trouvait avec les autres membres de sa famille au poste. Quand le receveur avoue la vérité ! Dans un premier temps, il déclara ne pas connaître l'identité des malfaiteurs, puis, sous le flot de questions de la part des gendarmes qui sentaient qu'il était sur le point de craquer, il finit par avouer qu'il était l'auteur du « faux » vol et que sa femme l'avait aidé dans la mise en scène et la réalisation du scénario du vol présumé, dans le but d'induire en erreur les enquêteurs et les orienter vers de mystérieux cambrioleurs. L'enquête révéla que l'accusé (de victime, il est passé au statut d'accusé !) était habitué à remettre de grosses sommes d'argent (de la poste, bien sûr !) au nommé B.S. (allias Mahfoud), commerçant de son état, qui les lui rendait après les avoir utilisées pour son propre compte, avec un intérêt de 40 000 à 60 000DA. Le 17 novembre dernier, le receveur « prêta » à son acolyte la somme d'un milliard six cent millions de centimes. L'« ami » B.S. disparut sans laisser de traces après avoir pris cette somme rondelette. Le fonctionnaire indélicat se retrouva avec un trou énorme dans le coffre-fort, ce qui l'obligea à imaginer ce simulacre de hold-up. B.S. est victime de sa cupidité. Le surnommé Mahfoud est actuellement recherché. Ce scénario, digne d'un mauvais polar, imaginé par un homme désespéré, a sorti de sa léthargie cette petite localité si tranquille de la Mitidja qui n'a jamais connu pareil évènement. Les langues se sont déliées : certaines personnes ont présenté ce Mahfoud comme un Ivanhoé des temps modernes qui prenait aux riches pour donner aux pauvres et ont avoué avoir bénéficié de sa générosité, d'autres cupides, ont reconnu, confus, s'être fait avoir par cet homme venu de nulle part qui a su, en si peu de temps, mettre tout le monde dans sa poche. Celui qui a le plus perdu, jusqu'à sa liberté, dans cette escroquerie, ce père de famille, B.K., en apparence si paisible. Moralité : l'argent est un bon serviteur, mais un mauvais maître.