Les 15 médecins résidents attendent l'intervention du ministre de la Santé pour mettre fin à ce qu'ils qualifient d'abus de pouvoir du médecin chef. Quinze sur les 18 médecins résidents du service ORL de l'hôpital Dorban, relevant du CHU Ibn Rochd de Annaba, ont été déclarés ajournés par le chef de service, le Pr Saïdia Abderrahmane, sans aucune évaluation, apprend-on auprès des concernés. Quant aux trois autres résidents, ils ont été admis dans les mêmes conditions, c'est-à-dire sans évaluation. Dans une lettre adressée au doyen de la faculté de médecine, les 15 résidents du service ORL en question ont affirmé : «Le présumé programme de 13 cours de rattrapage des enseignements de l'année en cours sur lequel nous devons être évalués n'est pas encore achevé. Pis encore, aucun examen n'a eu lieu. Dans quel but alors ce programme a-t-il été établi et sur quelle base avons-nous été évalués ?» En l'absence d'une réponse à leurs légitimes interrogations, les 15 médecins résidents ont observé un sit-in dénonçant par la même occasion ce qu'ils ont qualifié de «complot concocté et bien préparé par le médecin chef et la majorité des membres du staff du service». A vrai dire, poursuivent les médecins victimes, cette décision se veut être des représailles à leur encontre, notamment après qu'ils eurent observé une longue grève pour proclamer «l'absence totale de formation théorique et pratique des résidents», «l'anarchie totale dans les activités de garde», «la discrimination» et «le favoritisme». En effet, à l'issue de ce mouvement de contestation, une plateforme d'entente avait été établie en juin dernier, mettant fin au mouvement de grève des résidents, sous condition de respecter la formation, le rattrapage des enseignements et l'évaluation ainsi que l'amélioration des conditions de travail. Les médecins résidents, quant à eux, avaient été invités à renoncer à leur congé annuel. Pour permettre le respect de ces engagements, une commission initiée par le conseil scientifique de l'université a été mise en place. Contacté, le doyen de la faculté de médecine, le Pr Benali a déclaré : «J'ai adressé une correspondance officielle au chef de service ORL pour lui faire savoir que l'accord de levée de la grève sur lequel il avait signé en juin dernier n'a pas été respecté.» Ainsi, les prérogatives du doyen de la faculté de médecine se limitent à cette intervention, le reste est du ressort du ministère de la Santé. En attendant, les 15 médecins résidents attendent l'intervention du ministre de la Santé pour mettre fin à ce qu'ils qualifient d'abus de pouvoir du médecin chef qui pénalise les hôpitaux et les patients de la région qui souffrent d'un manque flagrant de médecins spécialistes, notamment en ORL.